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De plus en plus, on se préoccupe d'accroître la participation des travailleurs à la gestion de l'entreprise, et celle de tous les citoyens à ces cellules de base de la démocratie que sont la commune, l'immeuble d'habitation et les multiples activités d'éducation et de loisir que développe notre société. Il existe un pays, où l'autogestion se réalise dans tous les domaines, autogestion ouvrière, rurale, sociale et culturelle : c'est la Yougoslavie qui, pour de nombreux pays sous-développés, présente le mérite unique d'avoir su concilier socialisme et démocratie.
Mais comment se reconnaître dans un labyrinthe de règlements et d'institutions ? Comment savoir ce que donne, dans la réalité, cette autogestion ? Spécialiste du fonctionnement de la démocratie dans les groupes de propriété collective, Albert Meister a étudié sur place, avec une équipe de sociologues français et yougoslaves, les organes d'autogestion, et c'est le compte rendu de cette enquête qu'il nous livre ici.
À travers les statistiques et les observations sociologiques, nous voyons fonctionner l'autogestion yougoslave, avec ses réussites et ses déficiences. Et, puisque c'est d'abord une question d'hommes, nous voyons, en action, les animateurs et les militants.
L'autogestion ne se sépare pas d'un projet socialiste qui continue de fasciner des masses énormes, mais qui, lorsqu'il prend corps, se heurte aux faiblesses de la nature humaine, aux impératifs de la productivité et aux progrès d'une société de consommation, qui met l'accent sur la jouissance et non sur le dévouement.
