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Ils sont en file sur les nationales, stationnés sur les aires de repos, on les double sur les autoroutes. Ils roulent pour nous. Lors de la crise du coronavirus, ils n'ont pas lâché le volant, assurant les livraisons vitales à l'économie du pays. Engagés, comme tant d'autres travailleurs invisibles du quotidien. Sans les routiers, tout s'arrêterait. Maillons indispensables à la logistique, c'est sur eux que repose la pression d'un
monde impatient qui veut tout, tout de suite et n'admet plus le moindre retard.
Pendant un an, le journaliste Jean-Claude Raspiengeas s'est embarqué avec eux, dans leurs 44 tonnes. Il a partagé leur quotidien pour comprendre cette vie de solitaire. Il raconte tout un monde : depuis le bitume, les entrepôts, les restos routiers, jusqu'à leur cabine qu'ils ne quittent guère, les paysages et les saisons qui défilent, la nuit et les petits matins, vus d'en haut, à quelques mètres du sol.
Dans ce livre, il explore aussi l'histoire, de Berliet à Max Meynier, l'économie, les impératifs écologiques et même l'avenir robotisé. Une immersion exceptionnelle parmi ces femmes et hommes de l'ombre.
Une plongée dans une vie itinérante.
J'ai acheté en ligne son livre (version numérique) j'ai adoré et détesté à la fois cet ouvrage que j'ai dévoré en deux jours. J'ai adoré ce qui m'a rappelé pourquoi j'ai choisi ce métier et détesté ce qui m'a rappelé pourquoi je suis parti loin de l'Europe.
Les passages sur l'histoire de la profession sont truffées de détails passionnant, les chauffeurs avec qui il partage la route sont humains, authentiques et sans fioritures.
Certains passages aiment à rappeler la considérable avance qu'ont les véhicules industriels dans le domaine écologique et malheureusement autonomie.
D'autres moments, les magouilles européennes qui ont détruit la profession au nom du "tout de suite maintenant".
L'auteur a réussi à mettre sur papier la passion et/ou le dégoût du routier, travailleur de l'ombre, solitaire esseulé, errant perpétuel désespérément amoureux de son volant.
Seul mauvaise notes pour moi, l'absence de chapitres plutôt que de simples clins d'oeil consacrés à ses hommes (et femmes surtout) qui faisaient ces long périples vers le Moyen-Orient et la Russie ou un chapitre consacré aux chauffeurs comme ma femme et moi qui ont décidés de tenter l'aventure ailleurs.