Revue des deux Mondes Février 2014
Le sens de la mode

Par : Michel Crépu

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  • Nombre de pages176
  • FormatMulti-format
  • ISBN978-978-2356-50-5
  • EAN9789782356505
  • Date de parution01/02/2014
  • Protection num.NC
  • Infos supplémentairesMulti-format incluant ePub avec ...
  • ÉditeurRevue des deux mondes

Résumé

On serait bien tenté, parfois, d'illustrer le Livre de l'Ecclésiaste par des gravures de mode. « Rien de nouveau sous le soleil », dit l'Écriture, et Andy Warhol de répondre : « Tout le monde est célèbre quinze minutes. » Mais même la célébrité warholienne a fait son temps. Quinze minutes sont une éternité. Désormais, il faut compter en atomes de secondes et encore, c'est trop long : nous n'avons pas le temps d'attendre un milliardième de seconde.
Rien de plus complices, en un sens, que l'éphémère et l'éternel. La paillette traverse les âges ; l'immémorial se mire dans la glace en se disant : « Je sors ce soir, à plus tard les rides de la sagesse. » Se demander quel est le sens de la mode, comme le fait la Revue des Deux Mondes de ce mois-ci, n'est pas un aveu de misanthropie, comme s'il fallait s'accoutrer à la manière du despote nord-coréen, comme s'il fallait dénoncer à la façon du pasteur puritain, les effets, les frous-frous et tutti quanti. La mode est un mystère.
De la répétition des saisons naît un perpétuel renouvellement des formes. Elle n'est pas tout à fait un art, elle est davantage qu'une industrie. Ou plutôt : il y a bien une industrie de la mode, mais celle-ci n'empêche pas la création de fonctionner. D'apporter sa touche de singularité, sans jamais faire jeu égal avec la solitude du peintre, de l'écrivain, du musicien. On dirait seulement parfois que nous sommes entrés dans une curieuse époque qui a l'air de compter pour rien le phénomène - fût-il fallacieux - du « nouveau ».
Rien de plus dévalué, rien de plus éculé que le « nouveau » et ses stratagèmes. Plus personne n'y croit. Comment le pourrait-on alors même que tout indique l'extinction des projets, des causes communes ? La loi du Même règne sans partage sur les emballements, les enthousiasmes, une sorte de cynisme épuisé paraît tenir lieu de doxa. Et pourtant, la mode poursuit obstinément son -besoin insatiable d'éclat, de surprise.
On la déclare morte, la voici renaissante comme un phénix léger, à la façon des -Parisiennes de jadis, quand elles sortaient se promener au printemps, avenue de La Bourdonnais. Comment cela est-il possible dans un monde si ennuyé de lui-même ? C'est ce que la Revue a voulu savoir en composant ce dossier. On n'y trouvera pas les derniers secrets de la prochaine fashion week, mais peut-être une façon inédite d'éclairer le mystère.
Azzedine Alaïa, Balenciaga, parmi d'autres, figurent ici les témoins de cette étrange aventure. L'Ecclésiaste est abonné à Vogue, il ne manque pas le dernier numéro de Elle ou de Vanity Fair. Sinon, comment pourrait-il continuer à être l'Ecclésiaste ? Bonne lecture, Michel Crépu
On serait bien tenté, parfois, d'illustrer le Livre de l'Ecclésiaste par des gravures de mode. « Rien de nouveau sous le soleil », dit l'Écriture, et Andy Warhol de répondre : « Tout le monde est célèbre quinze minutes. » Mais même la célébrité warholienne a fait son temps. Quinze minutes sont une éternité. Désormais, il faut compter en atomes de secondes et encore, c'est trop long : nous n'avons pas le temps d'attendre un milliardième de seconde.
Rien de plus complices, en un sens, que l'éphémère et l'éternel. La paillette traverse les âges ; l'immémorial se mire dans la glace en se disant : « Je sors ce soir, à plus tard les rides de la sagesse. » Se demander quel est le sens de la mode, comme le fait la Revue des Deux Mondes de ce mois-ci, n'est pas un aveu de misanthropie, comme s'il fallait s'accoutrer à la manière du despote nord-coréen, comme s'il fallait dénoncer à la façon du pasteur puritain, les effets, les frous-frous et tutti quanti. La mode est un mystère.
De la répétition des saisons naît un perpétuel renouvellement des formes. Elle n'est pas tout à fait un art, elle est davantage qu'une industrie. Ou plutôt : il y a bien une industrie de la mode, mais celle-ci n'empêche pas la création de fonctionner. D'apporter sa touche de singularité, sans jamais faire jeu égal avec la solitude du peintre, de l'écrivain, du musicien. On dirait seulement parfois que nous sommes entrés dans une curieuse époque qui a l'air de compter pour rien le phénomène - fût-il fallacieux - du « nouveau ».
Rien de plus dévalué, rien de plus éculé que le « nouveau » et ses stratagèmes. Plus personne n'y croit. Comment le pourrait-on alors même que tout indique l'extinction des projets, des causes communes ? La loi du Même règne sans partage sur les emballements, les enthousiasmes, une sorte de cynisme épuisé paraît tenir lieu de doxa. Et pourtant, la mode poursuit obstinément son -besoin insatiable d'éclat, de surprise.
On la déclare morte, la voici renaissante comme un phénix léger, à la façon des -Parisiennes de jadis, quand elles sortaient se promener au printemps, avenue de La Bourdonnais. Comment cela est-il possible dans un monde si ennuyé de lui-même ? C'est ce que la Revue a voulu savoir en composant ce dossier. On n'y trouvera pas les derniers secrets de la prochaine fashion week, mais peut-être une façon inédite d'éclairer le mystère.
Azzedine Alaïa, Balenciaga, parmi d'autres, figurent ici les témoins de cette étrange aventure. L'Ecclésiaste est abonné à Vogue, il ne manque pas le dernier numéro de Elle ou de Vanity Fair. Sinon, comment pourrait-il continuer à être l'Ecclésiaste ? Bonne lecture, Michel Crépu
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