En cours de chargement...
Par un beau jour de printemps à Venise, le commissaire Brunetti et son adjoint Vianello font libérer Ribetti, un ami de Vianello qui s'est fait bêtement coffrer lors d'une manifestation écologiste contre la pollution des eaux de la lagune. À sa sortie de prison, Ribetti est violemment pris à partie par son beau-père, propriétaire d'une des verreries de l'île de Murano. Hors de lui, le vieil homme profère des menaces de mort à l'encontre de son gendre. Pourtant, le cadavre qu'on retrouve quelques jours plus tard est celui du gardien de l'usine.
L'homme avait auprès de lui une copie de L'Enfer de Dante. Il collectionnait les petits carnets sur lesquels il inscrivait des notes codées. Et il était obsédé par la pollution des eaux de la lagune qui, selon lui, avait causé le handicap mental de sa petite fille. Sa croisade l'aurait-elle amené à découvrir des secrets qu'aucun des grands verriers de Murano ne souhaitait voir exposés ? Si un homme est mort pour avoir dit la vérité, ne déploiera-t-on pas les mêmes forces pour faire taire Brunetti ?« Donna Leon est une star.
Partout où ses romans paraissent, elle fait un malheur. » Brigitte Hernandez - Le Point« Une Venise plus sombre et mystérieuse, mais terriblement attachante. Extravagante, comme son auteur. » Isabelle Marchand - Le Pèlerin« Pour peindre Venise la romantique en berceau du crime, il faut de l'imagination. Assurément, Donna Leon n'en manque pas. » Philippe Lemaire - Le Parisien
Mort à Murano
C'est le printemps à Venise et le commissaire Brunetti aimerait profiter de la douceur de l'air et du réveil de la nature. L'occasion va lui être donnée d'une ballade vers Murano quand Assunta De Cal, fille d'un verrier de l'île lui dit s'inquiéter de l'animosité de plus en plus vive entre son père et son mari. Elle craint pour la vie de ce dernier, son père l'ayant menacé de mort à plusieurs reprises. Tout à fait officieusement, Brunetti se rend sur place pour interroger quelques ouvriers sur De Cal et ses menaces. Le nom de Tassini, le veilleur de nuit ayant été mentionné, il rencontre cet homme brisé par le lourd handicap dont souffre sa fille et qui, selon lui, serait la conséquence de la pollution engendrée par les verreries de Murano. Si, très vite, le commissaire se rend compte que ce ne sont là que purs délires, sa curiosité est tout de même en éveil et quand Tassini est retrouvé mort devant un four de chez De Cal, il s'intéresse de plus à cette entreprise et à sa voisine dirigée par l'ambitieux Fasano, qui vient de se découvrir des velléités écologistes et rêve d'une carrière politique.
Pour sa quinzième aventure, le commissaire Guido Brunetti se paie le luxe d'une enquête sans cadavre, donc sans meurtrier. D'ailleurs, il s'interroge lui-même : n'est-il pas en train de faire preuve d'un abus de pouvoir en se mêlant ainsi des affaires des maîtres verriers de Murano ? Ses scrupules vont toutefois être balayés par la découverte du corps du veilleur de nuit, effondré devant un four chauffé à bloc. Meurtre ou accident ? Brunetti mène l'enquête sur fond de lutte écologiste, de pollution et de l'ancestral travail du verre qui le replonge dans son enfance où il accompagnait son père qui travaillât un temps à Murano. Comme toujours à Venise, les riches et les puissants disposent d'une quasi-immunité et leurs malversations, guidées par l'appât du gain, sont très vite oubliées. Pourtant, la lagune est menacée par les industries lourdes de Marghera et, dans une moindre mesure, les dépotoirs sauvages des verriers trop avares pour passer par la voie légale de récupération des déchets. Certaines voix s'élèvent, des manifestations ont lieu, mais souvent en vain. Moins sensible à l'écologie que sa femme Paola, que son second Vianello ou que la signora Elletra, Brunetti s'interroge mais se concentre surtout sur la mort d'un homme blessé par la vie, mort peut-être d'avoir découvert les fraudes de ses employeurs.
Après la déception de De sang et d'ébène, cet opus est une bouffée printanière dans l'oeuvre de Donna LEON, malgré les sujets graves qui y sont abordés. Les seconds rôles y sont un peu délaissés au profit d'un commissaire tantôt lunaire, tantôt pugnace, mais toujours très humain. La fin ouverte laisse à penser que peut-être, cette fois, le gros poison n'échappera pas au sort qu'il mérite...
Un bon cru et une belle visite à Murano avec les souffleurs de verre.