Lorsque je termine un livre, je me mets généralement très rapidement à rédiger ma chronique et, que je l’aie apprécié ou pas, j’ai toujours de nombreuses choses à dire. En ce qui concerne Purge, de Sofi Oksanen, c’est tout différent. J’ai terminé ma lecture il y a quelques temps, mais je ne sais toujours pas réellement ce que j’en pense. Est-ce que je l’ai aimé ? Sans doute. Etait-ce un coup de cœur ? Certainement pas… Mais pourquoi ? Voilà une très bonne question.
Ce qui est sûr, c’est que ce roman n’était pas réellement ce à quoi je m’attendais. Et alors,
qu’espérais-je y trouver ? Je ne le sais pas non plus. J’ai apprécié cette lecture sous plusieurs aspects, mais je n’en reste pas moins indécise, probablement en grande partie à cause de la fin.
L’action se déroule en Estonie, dans la ferme de la vieille Aliide. Elle découvre une jeune fille dans sa cour et, bien malgré elle, l’accueille chez elle. Elles feront connaissance et découvriront qu’elles ont bien plus en commun que ce qu’elles pensaient.
Forcément, dans un tel roman, le contexte est très important. L’Estonie est un pays à l’histoire compliquée, qui a passé des mains des communistes à celles des capitalistes (et inversement) à plusieurs reprises. Pour nous faire connaître cinquante ans d’histoire, l’auteure se sert de son personnage principal, Aliide. La première partie est consacrée au présent (1992) et à sa rencontre avec la jeune Zara, mais par la suite, elle se souviendra de son enfance, dès 1936, et des périodes troublées qu’a traversées son pays. L’histoire est divisée en chapitres très courts, oscillant entre le présent des personnages et leur passé. Heureusement, les lieux de l’action, ainsi que les dates, sont indiqués au début à chaque fois, de manière qu’on puisse s’y retrouver facilement. Il y a toutefois un élément qui m’a gênée dans cette division : la petite phrase en italique, sous les indications temporelles, qui résume en quelque sorte ce qui va suivre. En effet, je n’en vois pas réellement l’utilité et je trouve qu’elles gâchent un peu la surprise de ce qu’on va lire.
En ce qui concerne l’histoire en elle-même, elle est très intéressante, car les deux femmes ne se connaissent pas et ont pourtant un passé qui va les rapprocher. J’ai apprécié le voyage dans leurs pensées qui nous est offert, et le fait que l’une et l’autre ne se font pas réellement confiance. Ainsi, le lecteur en sait plus que les personnages, et ce décalage m’a beaucoup plu.
L’action se déroule en Estonie, dans la ferme de la vieille Aliide. Elle découvre une jeune fille dans sa cour et, bien malgré elle, l’accueille chez elle. Elles feront connaissance et découvriront qu’elles ont bien plus en commun que ce qu’elles pensaient.
J’espérais en apprendre beaucoup sur les événements historiques de l’Estonie, et je dois avouer être un petit peu déçue à la fin. Je n’avais pas de connaissances préalables, ce qui fait que j’ai eu du mal à comprendre qui était dans quel camp et ce qui se passait réellement au début de l’histoire. Après avoir fait quelques recherches personnelles, j’ai mieux saisi le déroulement de l’intrigue, mais je trouve que les explications sont un peu trop compliquées pour ceux qui ne s’y connaissent pas. Heureusement, il y a un résumé chronologique à la fin du roman, qui résume toutes les étapes importantes et explique en bref ce qu’il faut savoir pour apprécier pleinement l’histoire.
Je me suis prise d’affection pour Aliide, alors que j’aurais voulu la détester pour ses actes passés. A mesure que j’en apprenais plus sur elle, je la trouvais plus attachante et j’essayais de me représenter à sa place et d’imaginer ce que j’aurais pu faire dans sa situation. C’est un personnage étrange, et ce n’est qu’au fil des pages que l’on comprend mieux ses agissements. Du côté de Zara, bien que je l’aie appréciée également, j’aurais voulu qu’elle soit un peu plus développée, car on en sait finalement relativement peu à son sujet.
Si la première partie m’a paru compliquée – probablement à cause de tous les aspects politiques – la suite du roman m’a beaucoup plu et j’ai apprécié le style de l’auteur, mélangeant les registres, incluant des métaphores et des images. Les quelques lettres glissées dans le récit m’ont aussi plu, car elles mettaient en scène un autre personnage que l’on ne rencontre pas directement.
Malgré cette dernière note plutôt négative, Purge reste un roman qui vaut la peine d’être lu et qui mérite ses excellentes critiques. Les personnes ayant quelques connaissances historiques de l’Estonie prendront sans doute plus de plaisir à la lecture, car les aspects politiques sont importants dans ce livre et parfois compliqués à comprendre. La plume de l’auteur (de même que sa traduction) est agréable à lire et l’histoire très touchante nous donne un aperçu d’une période troublée vécue par ce petit pays. Un livre que je recommande à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire et à d’autres cultures, mais pas à un public trop jeune car certaines scènes sont violentes et crues, et les thèmes abordés – tels que le mensonge, la peur… – sont sérieux.
L’action se déroule en Estonie, dans la ferme de la vieille Aliide. Elle découvre une jeune fille dans sa cour et, bien malgré elle, l’accueille chez elle. Elles feront connaissance et découvriront qu’elles ont bien plus en commun que ce qu’elles pensaient.
Comment en parler sans en dire trop?
Comment vous donner envie de lire ce roman sans vous gâcher une miette de sa lecture? Ce n'est pas une tâche aisée... Entre l'Estonie et l'Union soviétique du début des années 90, Sofi Oksanen nous entraînent au coeur de l'Europe de l'Est et du monde communiste en déclin. La jeune russe en fuite, Zara, est retrouvée en piteux état par Aliide, vieille femme chétive et méfiante, en Estonie. Au moyen de flash-back, l'auteur tisse la toile de ces deux femmes si différentes et pourtant si proches jusqu'au dénouement final... Sublime prix fémina 2010.