Principes de rhétorique française

Par : Augustin Pellissier

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  • FormatMulti-format
  • ISBN978-2-491962-73-9
  • EAN9782491962739
  • Date de parution25/11/2021
  • Protection num.NC
  • Infos supplémentairesMulti-format incluant ePub avec ...
  • ÉditeurEditions Le Mono

Résumé

La rhétorique est l'art de bien dire, c'est-à-dire l'art de parler de manière à persuader. Persuader, c'est faire adopter aux autres une pensée, un sentiment, une résolution ; c'est s'emparer tout à la fois de leur esprit, de leur cour et de leur volonté. C'est un art très sérieux, destiné à instruire les hommes, à gouverner les passions, à corriger les mours, à soutenir les lois, à diriger les délibérations publiques.
L'abus que peuvent en faire les déclamateurs et les sophistes ne prouve rien contre l'excellence de cet art car la rhétorique n'a rien de commun avec l'artifice mensonger qui ajoute aux objets des ornements empruntés et de convention ; l'art de bien dire est l'art d'appliquer à chaque chose le ton, le langage et les moyens de preuve qui lui conviennent, c'est ce que Pascal appelait la rhétorique contre les rhéteurs, c'est la seule, la vraie rhétorique, l'art de parler de chaque chose et à chacun comme la raison et la vérité le demandent. Dans le monde grec et romain, le discours était le plus puissant moyen de s'adresser aux hommes mêlés à la vie publique ; voilà pourquoi la rhétorique tenait alors une place si considérable dans les études libérales.
Aujourd'hui, la publicité d'un discours mal entendu et de peu de gens n'est rien à côté de la publicité d'un livre qui, tiré à des milliers d'exemplaires, peut être l'objet d'une étude attentive et suivie ; l'art d'écrire doit donc se substituer le plus souvent à l'art de parler. Mais la différence n'est ici que dans la forme ; au fond, les deux choses sont identiques. Tout comme l'orateur, l'écrivain doit tenir compte : 1) de sa situation ; 2) du sujet qu'il traite ; 3) du lecteur auquel il s'adresse.
Les mêmes considérations conduisent à l'emploi des mêmes moyens. On peut dire de l'art d'écrire ce qu'Aristote a dit de la rhétorique ; il est accessible à tous les esprits et il n'est personne qui ne croie le posséder dans une certaine mesuré, car tous entreprennent de communiquer leurs pensées ou leurs émotions ; mais les uns le font au hasard et les autres avec une habileté qui est le fruit de la réflexion, de l'exercice et de l'habitude.
Aussi la pratique de la parole ne doit pas être confondue avec l'art de parler et d'écrire : rien de plus commun, de plus vulgaire, de plus facile que la pratique ; l'art au contraire, c'est, après l'art de penser, le plus grand de tous les arts et le plus difficile ; que de travail il réclame, quelles études, quelle patience, quelle assiduité sans relâche ! C'est l'ouvre de la vie tout entière.
La rhétorique est l'art de bien dire, c'est-à-dire l'art de parler de manière à persuader. Persuader, c'est faire adopter aux autres une pensée, un sentiment, une résolution ; c'est s'emparer tout à la fois de leur esprit, de leur cour et de leur volonté. C'est un art très sérieux, destiné à instruire les hommes, à gouverner les passions, à corriger les mours, à soutenir les lois, à diriger les délibérations publiques.
L'abus que peuvent en faire les déclamateurs et les sophistes ne prouve rien contre l'excellence de cet art car la rhétorique n'a rien de commun avec l'artifice mensonger qui ajoute aux objets des ornements empruntés et de convention ; l'art de bien dire est l'art d'appliquer à chaque chose le ton, le langage et les moyens de preuve qui lui conviennent, c'est ce que Pascal appelait la rhétorique contre les rhéteurs, c'est la seule, la vraie rhétorique, l'art de parler de chaque chose et à chacun comme la raison et la vérité le demandent. Dans le monde grec et romain, le discours était le plus puissant moyen de s'adresser aux hommes mêlés à la vie publique ; voilà pourquoi la rhétorique tenait alors une place si considérable dans les études libérales.
Aujourd'hui, la publicité d'un discours mal entendu et de peu de gens n'est rien à côté de la publicité d'un livre qui, tiré à des milliers d'exemplaires, peut être l'objet d'une étude attentive et suivie ; l'art d'écrire doit donc se substituer le plus souvent à l'art de parler. Mais la différence n'est ici que dans la forme ; au fond, les deux choses sont identiques. Tout comme l'orateur, l'écrivain doit tenir compte : 1) de sa situation ; 2) du sujet qu'il traite ; 3) du lecteur auquel il s'adresse.
Les mêmes considérations conduisent à l'emploi des mêmes moyens. On peut dire de l'art d'écrire ce qu'Aristote a dit de la rhétorique ; il est accessible à tous les esprits et il n'est personne qui ne croie le posséder dans une certaine mesuré, car tous entreprennent de communiquer leurs pensées ou leurs émotions ; mais les uns le font au hasard et les autres avec une habileté qui est le fruit de la réflexion, de l'exercice et de l'habitude.
Aussi la pratique de la parole ne doit pas être confondue avec l'art de parler et d'écrire : rien de plus commun, de plus vulgaire, de plus facile que la pratique ; l'art au contraire, c'est, après l'art de penser, le plus grand de tous les arts et le plus difficile ; que de travail il réclame, quelles études, quelle patience, quelle assiduité sans relâche ! C'est l'ouvre de la vie tout entière.