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Gênes, avril 1922. Les palaces de la côte ligure accueillent une foule effervescente de diplomates et de journalistes attirés par la conférence internationale censée résoudre les problèmes de l'Europe après la guerre ; doivent y siéger, pour la première fois depuis la révolution, des délégués du gouvernement des soviets. Ralph Exeter, officiellement correspondant du London Daily World, en réalité espion à la solde des bolcheviks, y rencontre son " contact ", un homme du Guépéou.
Ayant chargé Exeter de démasquer la taupe qui s'emploie à saper les fondements du jeune pouvoir soviétique, le Russe sera assassiné. Soupçonné de ce crime, mais aussi du meurtre d'un agent du 2e bureau français, le reporter sollicite, paradoxe ultime, la protection d'un leader fasciste au parcours prometteur : Benito Mussolini.
Espionnes affriolantes, agents doubles ou triples, machinations des puissances occidentales pour s'approprier le pétrole russe, trafic des joyaux du tsar sont les principaux ingrédients de ce thriller élégant et atmosphérique qui se déroule quelques mois avant la marche des Chemises noires sur Rome.
Photographe, illustrateur, essayiste, auteur de BD et de plusieurs romans parus dans la " Série Noire ", Romain Slocombe a connu un succès considérable avec Monsieur le Commandant, lauréat du prix Nice-Baie des Anges et du Trophée 813, et qui a figuré sur la première sélection du prix Goncourt 2011.
Direction l'abattoir
Le roman commence en 1922, nous découvrons un journaliste anglais du nom de Ralph Exeter qui doit se rendre en Italie, à Gênes plus précisément afin de couvrir un grand évènement puisqu’il s’agit de la première grande conférence internationale.
L’idée a l’air assez sympathique comme ça, mais très vite je me suis perdu dans cette histoire qui mêle fiction et réalité. Le héros si on peut l’appeler ainsi, est assez imbuvable, il a des opinions bien tranchées, un mode de vie assez particulier, couche à droite et à gauche. D’ailleurs, une chose quelque peu dérangeante dans ce roman, est le rôle des diverses femmes, qui, pour la plupart, et sous des allures d’espionnes, ne sont finalement que des greluches frivoles, on croirait avoir affaire à des James Bond Girls. J’ai trouvé cela un peu facile.
Néanmoins, le roman est bien rythmé, on est au cœur de complots tous plus complexes les uns des autres, de personnages qui campent dur sur leurs positions. Les rebondissements sont multiples, le rythme est effréné et même si parfois on a un peu de mal à suivre, on se laisse embarquer dans ce tourbillon d’agents doubles, de trafics, d’espions en tout genre et de machination à grande échelle. L’auteur ose et semble bien connaitre son sujet, ce qui fait que pour un lecteur comme moi, qui n’est pas du tout habitué à ce genre de lectures, parvient tout de même à suivre et comprendre l’intrigue. La rencontre entre notre héros communiste et Benito Mussolini à qui il doit son salut est vraiment très bien trouvée. Opposer et lier de la sorte un communiste et un fasciste, il fallait oser !
Ma lecture a été longue et éprouvante, car, comme je l’ai signalé, je ne suis pas du tout habitué à ce genre de récit. De plus, historiquement, l’entre-deux guerre n’est pas l’époque que je maitrise le mieux. Néanmoins, l’auteur possède un grand talent, car sa plume parvient tout de même à captiver les non-initiés.
J’ai donc apprécié cette lecture, mais je pense ne pas être le plus apte à la juger, car je ne suis clairement pas le public visé. Mais je ne doute pas qu’entre les mains de passionnés ce roman remporte un franc succès.