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Dans le tome I de cette anthologie de la Prière du Cour, nous avons esquissé la naissance d'une nouvelle spiritualité, au cours de l'histoire biblique : celle du Cour. Dieu n'était plus seulement un protecteur, un allié tout-puissant pouvant nous protéger des ennemis... Il s'inscrivait au cour de l'Homme. Et même dans la défaite, l'exil et la déportation, dans l'absence du temple et du culte sacerdotal, les « Pauvres de IHWH » feraient l'expérience de sa Toute-Présence, au cour même de leur humanité, de leur pauvreté.
Job lui-même témoigne de cette espérance :Quand ils auront enlevé ma tunique de peau, Il se lèvera ; de ma chair, dit-il, je contemplerai Dieu ! (comme Moïse). Quelque chose devait se passer qui témoigne d'une nouvelle ère, d'un nouveau Royaume, d'une nouvelle façon de vivre. Et nombre d'Anawim se firent nazirs , se consacrèrent pour hâter cet événement, cet avènement. Celui-ci advint en Marie, une jeune Vierge d'Israël, au temps du roi Hérode le Grand.
Le Cour de Marie, fille d'Anne et de Joachim, héritière des traditions sacerdotale (par Anne), sapientiale et royale par Joachim, et prophétique, fut rempli de l'Esprit Saint, et plongé dans la Grâce de Dieu : Tu concevras en ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. (IShWA) Luc 1, 31. Dieu se faisait chair, pour que notre chair soit sanctifiée, retrouve sa puissance divine.
Et cela advenait d'abord dans le Cour de Marie, puis en sa chair : corps-âme-esprit. Le Cour était le lieu de la Présence de Dieu, nouvelle Shekinah, qui pouvait se répandre ensuite dans toutes les dimensions de l'être ! Le Nom de Dieu se révélait au cour de l'Homme. Marie vécut cela la première. Elle joua un rôle, et joue encore un rôle essentiel dans ce processus, et dans sa transmission, présence du Christ-Ressuscité, dans le Cour des premiers disciples de Jésus, et de ses disciples aujourd'hui.
Nous avons vu que cette conversion, cette « ouverture du Cour » se faisaient en plusieurs étapes, en ruminant la Parole, en veillant avec le Seigneur, en acceptant qu'Il « demeure » en nous, avec l'aide et l'intercession de Marie toujours Vierge et Mère de Dieu. Cette Présence est Amour, Paix, Joie, Compassion : Jésus en témoignera tout au long de sa vie sur Terre. Les disciples et les apôtres de Jésus recevront comme mission de transmettre à leur tour cet enseignement, cette initiation à la Vie dans l'Esprit.
Cela se fera par le baptême, par les rituels sacramentels et par la prière. Dès le baptême, le Nom de Jésus fait vivre notre Cour. La Grâce que nous recevons au baptême et à travers les sacrements, est désormais dans les profondeurs du Cour. Mais cette Grâce peut être cachée. Le Cour est comme un puits profond, où nous pouvons puiser. Encore faut-il que nous en soyons conscients, et non rendus sourds, aveugles et muets, spirituellement parlant, par les passions de l'âme, et que ce puits ne soit pas bouché ! Voyons comment les premiers Chrétiens ont procédé, se sont organisés pour transmettre la Prière du Cour, afin que nous puissions nous en inspirer, et retrouver, nous aussi, le Souffle de la Vie divine.
