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La graphothérapie est d'abord un traitement de l'écriture, geste expressif dans sa complexité et dans sa genèse. Toutefois on ne peut négliger les effets psychologiques secondaires qu'entraînent sa remise en état. La demande même des parents en ce domaine s'accompagne souvent d'une certaine ambiguïté. Pour certains, la perturbation de l'écriture n'est qu'un des symptômes d'une scolarité insatisfaisante, pour d'autres, elle est une difficulté spécifique distincte de tout contexte extérieur et il ne s'agira alors, pour y remédier, que d'une " simple rééducation de l'écriture ", diront-ils, soucieux qu'on n'aille pas voir plus loin, chez l'enfant ou dans la famille, une autre cause possible de trouble ou de difficulté psychologique.
La plupart du temps la demande vise donc la remise en ordre de cette expression dont les parents pressentent la singularité mais en même temps souhaitent qu'elle se conforme à ce que, d'une façon générale, on estime convenable qu'elle soit. Pour une grande part, leur vrai désir est de la voir s'aligner sur un modèle commun et rassurant. La véritable tâche d'un graphothérapeute rééducateur de l'écriture est d'aider l'expression graphique personnelle à se manifester dans la reconsidération d'un modèle qui doit être adapté ou mieux " approprié " et non rejeté.
Il ne peut s'agir d'une mise en conformité, d'une mise au pas mais d'abord d'une ouverture et d'une libération. Tel devrait être le but d'une véritable éducation de l'écriture.
