En cours de chargement...
"Quoi encore. Quelqu'un pour moi, on dirait. Trop tôt pour moi de toute façon, et je suis fatigué. Et à quoi bon me prêter encore à ce genre de visite. Et par-dessus le marché je ne comprends pas cette silhouette assise là au pied de mon lit. Vêtue d'un tailleur, foulard autour du cou. Visage un peu congestionné par le microclimat qui règne en permanence dans ma chambre. Je ne vois pas le motif d'une visite, pourquoi on viendrait, aurait envie, ou besoin, de venir me voir.
Comme s'ils avaient besoin d'un prétexte. Ce doit quand même être assez important, j'ai bien senti qu'on a secoué mon mollet plusieurs fois, trois fois au moins depuis que j'en ai pris conscience. Et à peu près autant je pense avant que j'admette le fait. Pour que j'admette un fait il faut ça, bien ça.
On voit mal il faut dire, du fait que je ne veux pas allumer. Et pas qu'on allume, à cause du cauchemar des factures.
Même si ce n'est pas moi qui les acquitte, plus moi depuis longtemps qui paie, manquerait plus que ça, mais le pli est pris, à vie, pour ce qu'il en reste. Et de tout l'hiver par exemple je n'allume pas le chauffage non plus dans ma chambre, voilà comment je suis, toute la journée avec ma veste l'hiver, mais bon. Mon oil s'attarde sur le visage, et évidemment je commence à me dire que si je voulais je pourrais le connaître, ce visage.
Visage de fille, parce que oui, ça a tout d'une fille. La reconnaître donc cette fille, d'un autre temps, confus, lointain. Pas forcément si lointain. Fille en tailleur. Elle a aussi un béret noir, assez large."