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Vous n'avez jamais lu un texte comme celui-là !
Une vieille dame enregistre ses derniers jours en maison de retraite et le résultat est un condensé incroyable de force vitale, de dérision, de révolte, d'attention aux autres et de foi dans la vie.
Misericordia est l'un des livres les plus audacieux de la littérature portugaise actuelle. Comment l'auteure arrive-t-elle à faire qu'il soit à la fois brutal et plein d'espoir, ironique et aimable, un mélange de larmes et de rire, est une véritable prouesse : le journal de la dernière année de vie d'une femme qui intègre dans son récit la fulgurance des existences croisées et le transforme en un témoignage admirable sur la condition humaine.
Ce qui ne peut se faire que grâce au miracle de la présence de la littérature.
Dans ces temps difficiles que nous vivons, on attendait un livre comme celui-ci. Lídia Jorge l'a écrit.
Un livre sur l'immortalité de l'espoir, sur une femme exceptionnelle jusqu'au bout.
Lídia Jorge est née à dans l'Algarve et vit à Lisbonne. Elle est l'auteur de nombreux romans traduits dans une douzaine de pays, en particulier Le Rivage des murmures, Le Vent qui siffle dans les grues et Les Mémorables, tous publiés aux Éditions Métailié.
Elle a reçu tous les grands prix littéraires des pays lusophones ainsi que le prix FIL de littérature en langues romanes 2020 pour l'ensemble de son ouvre.
Une ode à la vie !
Maria Alberta Nunes Amado réside à l'Hôtel Paradis, transformé en maison de retraite. Elle regrette sa maison, là-bas, et se souvient des plantes, des livres, des voisins, de petites et grandes choses qui s’y sont déroulées !
L’état de ses mains l’empêche d’écrire plus que quelques mots et elle utilise un magnétophone pour relater ses journées, ses pensées, ses rêves et ses cauchemars mais aussi les événements et petites histoires de la maison de retraite. Ce témoignage va se dérouler sur un an et prendra fin en avril 2020 pendant la pandémie. C’est cette période que sa fille va retranscrire dans ce livre.
Nous découvrons Dona Alberti à travers sa perception d’elle-même et ses rapports aux autres, partagés en deux catégories “les fiables” et “les agresseurs” ! La nuit est la personnification de la Mort qui vient la voir quand elle ne dort pas et tente de l’attirer dans ses filets par des questions insidieuses. Chaque matin est une victoire, qui nous permet de profiter de l’attention qu’elle met dans chaque observation, chaque moment partagé avec ses compagnes de table, les soignantes ou sa fille !
Sa lucidité est redoutable et il est étonnant qu’elle soit restée “avec toute sa tête" à l’arrivée de la pandémie et pendant le confinement car aucune information ne leur a été donnée et le manque de personnel les a mis en grand danger. Il est étonnant de constater qu’elle était capable de dédramatiser certaines situations mais qu’elle grossissait jusqu’au conflit des faits mineurs racontés de sa fille.
Il est évident que l’autrice a dû remanier les paroles et les quelques écrits de sa mère, afin de pouvoir partager cette dernière année de vie avec ses hauts, ses bas et ses surprises !
Dona Alberti était une femme très étonnante, pas toujours sympathique, surtout avec sa fille, mais assurément intéressante et curieuse et il est rarement donné d’avoir accès à ce genre de propos ! Je ne peux que vous conseiller de le lire, il n’y a pas de misérabilisme et c’est une vraie ode à la vie.... jusqu’à la mort !!
#Misericordia #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2023