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Trois mille cinq cents femmes à La Havane en avril 1998 pour lutter contre la pauvreté, la violence, la discrimination, l'iniquité de la moitié de la planète ne valent pas une ligne dans nos journaux. La visite du pape deux mois auparavant aura par contre attiré une meute de mille journalistes. Est-ce à dire que les médias n'informent pas, qu'ils décrivent une certaine réalité et en occultent une autre ?
Pourquoi les femmes, et les féministes en particulier, si elles prennent parfois la parole, ne peuvent-elles pas la garder ? Pendant vingt ans, les presses féministes françaises et québécoises ont essayé de transmettre de l'information avec la communication, en refusant de rapporter les trois S : sang, sexe, sport.
Leurs discours irrévérencieux face au pouvoir, leur manque de ressources financières, leurs images provocatrices ont eu raison de leur survie. Ce livre leur redonne la parole, si longtemps omise. Il souligne comment les journalistes ont beau jeu de dire qu'ils nous présentent la réalité de manière " objective " ou " professionnelle ". La moitié du ciel n'appartient pas encore à cette réalité, même lorsqu'un événement comme la tragédie de l'Ecole Polytechnique de Montréal les touche de près.
Une nouvelle fois, les médias récupèrent, en la neutralisant ou en la discréditant, la parole autonome des femmes et, plus généralement, celle des minoritaires. A l'aube du XXIe siècle, une information qui ne nie pas les rapports de sexe fait encore cruellement défaut.