J’ai choisi ce roman parce que j’affectionne les thrillers et qu’une intrigue sur fond de corruption dans le monde fermé de l’Art était une bonne idée de départ. Une fois la dernière page tournée, voici ce que je retiens de ce roman : shopping intensif (où chaque article comporte plusieurs zéros) offert à des femmes vénales par des hommes richissimes, grosses liasses de billets de 500 euros minimum dans les vestes ou sacs à main, palaces, yachts, démonstration de richesse et débauche dans la luxure à outrance. J’ai vraiment eu du mal à entrer dans l’histoire, d’autant
que je n’avais aucune empathie pour l’héroïne.
Le côté thriller se fait plus que désirer… 370 pages en totalité. 300 pages où l’histoire ne m’a pas vraiment captivée, trop lente, trop longue, trop d’énumérations de "sorties" réservées à quelques initiés, trop d’énumérations vestimentaires… Le fait de porter des chaussures Louboutin, un foulard Hermès, un fourre-tout Chanel (vous trouvez l’énumération longue ? C’est vrai. Comme dans le roman alors…) ne rend pas l’histoire ou l’action plus intéressante. Et enfin les 70 dernières pages où finalement il se passe quelque chose d’intéressant. Cependant, je trouve l’écriture fluide et incisive et L.S. Hilton maitrise son sujet quand elle parle d’art (elle a étudié l’Histoire de l’Art et a été critique d’art).
Pour moi, il ne s’agit ni d’un thriller, ni d’un polar noir. Rien de choquant non plus que ce soit dans le mode opératoire des meurtres ou dans les scènes de sexe (elles sont crues, c’est tout). L’auteure a, peut-être, voulu surfer sur la vague de la littérature érotique, très en vogue depuis la sortie des "50 nuances de Grey" en y apportant un côté thriller pour attirer les amateurs de ce genre. Je n'ai pas été convaincue par le résultat. D’ailleurs, je ne comprends pas la comparaison qui est faite avec cette trilogie qui, elle, pour l’avoir lu, relate une histoire d’amour un peu guimauve. Alors qu’ici, pas de romantisme, c’est trash, l’héroïne aime le sexe sans tabous, l’argent, le luxe et, attirée par le pouvoir de l’argent facile, prend goût au meurtre pour arriver à ses fins.
C’est un roman qui se lit facilement, sans prise de tête. Je ne dirai pas qu’il est mauvais (pour preuve, d’autres ont aimé) mais je n’y ai pas trouvé ce que je recherche dans un thriller comme l’impatience de reprendre rapidement la lecture, des personnages accrocheurs, le suspense et l’angoisse qui nous maintiennent en haleine par exemple. C’est le premier volet d’une trilogie. Mais une suite est-elle nécessaire, si ce n’est que commercial ? Au risque de se répéter, quelles autres démesures l’auteure inventera-t-elle ? Pour ma part, je ne sais pas si je lirai le suivant.
Je termine ma critique en y incluant celle de mon mari qui a lu ce roman avant moi et reconnait qu’il ne l’aurait pas choisi de lui-même (il aime les romans historiques et n’est pas attiré par les policiers et les thrillers). Mais étant en vacances à l’étranger et n’ayant sous la main que les quatre romans que j’avais apportés, il a choisi celui-ci et à ma grande surprise l’a vraiment apprécié. Il attend de lire la suite qui devrait paraître en janvier 2017.
Délicieusement incorrect
Maestra est un thriller à tendance érotique très féminin. Judith côtoie et aime le monde de l'art, le luxe et le sexe. Elle est séductrice, intelligente et assume chacun de ses actes.
Si parfois on peut regretter ne pas découvrir plus en profondeur le monde de l'art et d'avoir trop de détails sur les tenues de Judith.
Maestra reste un roman original et envoutant. Suivre la cavale européenne de Judith est un pure plaisir parce que avouons le cette héroïne extrêmement dangereuse nous fascine. Soyez rassuré encore deux tomes nous attendent...