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Des relances fécondes ou des batailles masquées se jouent à travers les liens de la parole et de l'écrit. En donnant à voir au psychothérapeute ses mystérieux premiers graphismes, le petit enfant impose le silence à la langue qui l'a soumis ou confondu. Il ouvre la voix à des mots jusque-là inconnus. Quel silence s'est-il établi, lorsque la rupture entre Freud et son ami Fliess mit fin au vivant entrelacs d'écrits et de paroles durant lequel Freud créa la psychanalyse ? Lier la parole et l'écrit, c'est reconnaître la matérialité sensorielle qui les fait naître ensemble, à partir de notre impuissance première.
Que l'une ou l'autre prétende à la maîtrise, à la transparence du sens, et le langage vivant disparaît. Dans son libre jeu, chaque enfant articule ses formes singulières aux codes communs qu'il s'approprie, transgresse ou renouvelle, pour réordonner sa place dans le lien social. Graphismes enfantins, fresques préhistoriques, écrits d'analystes, oeuvres d'écrivains ou de scientifiques, autant de matières d'écriture appelant la parole pour cerner, sans l'abolir, le vide que chacune a créé.