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" Vous parlez comme un curé ou un communiste. Vous pensez vraiment que les gens la veulent, la liberté ? "
"Les mains vides" est le quatrième volume des enquêtes du commissaire Soneri, désormais bien connu des lecteurs français. Valerio Varesi continue avec maestria à arpenter les rues de Parme, les bas-fonds et l'histoire tourmentée.
La chaleur humide et gluante du mois d'août à Parme reflète la situation du commissaire Soneri, aux prises avec une affaire poisseuse.
Francesco Galluzzo, un marchand du centre, a été battu à mort dans sa maison par des agresseurs inconnus. Le vol semble un motif évident, mais les premières investigations pointent plutôt vers une " leçon " qui s'est mal terminée. D'autres recherches conduisent le commissaire à un usurier connu, Gerlanda, à qui la victime devait de l'argent. Mais la vérité a mille visages, et Soneri trébuche bientôt sur une piste qui sent la cocaïne.
Peu à peu, le policier réalise que la mort de Galluzzo ne représente qu'un détail, un détail presque insignifiant dans une image plus grande où la vraie victime est la ville elle-même. Un nouveau type de criminels, déguisés en sociétés financières et immobilières irréprochables, a remplacé la vieille garde, composée de gars comme Gerlanda, tout juste bon, désormais, pour la retraite. Avec amertume, Soneri ne peut que constater que sa chère ville de Parme s'est perdue : elle a remplacé Dieu par Mammon, idole toute-puissante qui ne vit que pour l'instant présent, et ne refuse pas quelques sacrifices...
humains ?
prix Violeta Negra 2017 pour La Pension de la via Saffi
Pieuvre à l'italienne
C’est avec jubilation que l’on retrouve le commissaire Soneri pour une nouvelle enquête, au cœur d’une Parme moite et suffocante. Et c’est d’abord cela qui frappe chez Varesi (comme dans Le fleuve des brumes), ces descriptions enfiévrées de la ville au cœur de l’été, les ventilateurs qui tournent à plein régime, comme pour balayer les états d’âme de ces flics au bout du rouleau… On se laisse transporter par l’ambiance, donc, par ce rythme langoureux dans l’écriture comme dans le récit, et surtout par des dialogues formidables, qui font tout le sel de ces Mains vides.
Soneri est aux prises avec une double enquête : d’une part, le meurtre d’un commerçant a priori, sans histoires, qui l’amène bien vite à Gerlanda, un usurier avide aux méthodes détestables, qui cache en fait une supercherie bien plus étendue. D’autre part, le pauvre Gondo, dont le vol de l’accordéon se révèle être plus qu’une coïncidence…
On a un vrai plaisir à voir le pauvre Soneri se dépatouiller dans ces enquêtes, mais dont le flair infaillible le fera mettre à jour une vérité tristement contemporaine.