En cours de chargement...
Avec pour toile de fond la bonne société de l'Amérique des sixties, Beatriz Williams livre le magnifique et troublant portrait d'une femme prise au piège de la passion, du pouvoir et du mensonge.
1966, Cape Cod.
" Tiny " c'est Christina, la troisième sour de la famille Schuyler, la plus élégante, la plus douce, la plus parfaite. Mariée à Frank Hardcastle, homme politique très influent, Tiny mène une vie de gala et de cocktails dans les jardins cossus de Cape Cod, où les Hardcastle ont établi leur bastion.
Mais alors que Frank est donné favori pour les élections présidentielles, deux événements viennent troubler la vie a priori idyllique de sa belle épouse : c'est d'abord les courriers menaçants d'un maître chanteur ; puis, les retrouvailles inattendues et déstabilisantes avec le vétéran Caspian Harrison, de retour de la guerre du Vietnam. Avec ce premier amour qui réapparaît, c'est tout le passé de Tiny qui ressurgit.
Un passé bien moins lisse qu'il n'y paraît, fait de passion, de mensonges, de drames. Et dont l'écho, s'il venait à gronder, pourrait nuire à la réputation irréprochable de toute la famille Hardcastle...
Les sentiments ont-ils une place dans la course au pouvoir suprême ?
La place de la femme dans les années 60...
"Les Lumières de Cape Cod" de Beatriz Williams, au-delà d'être un roman historique nous plongeant dans les années soixante, est aussi un poignant roman féministe. Son héroïne, Tiny, mariée à un homme ambitieux qui, poussé par sa famille riche, est prêt à tout pour accéder à la Maison Blanche, est tout simplement en train de mourir à petit feu ! Malgré l'amour pour son mari, elle ne parvient pas à devenir mère, ne trouvant pas sa place en tant que soumise petite femme au foyer que l'on force à ne pas faire de vague et à toujours sourire face aux journalistes. Or, cette tension, qui ne cesse de grimper tout au long de notre lecture, ne pouvait qu'aboutir à une explosion, capable d'éclabousser la campagne de Frank et de détruire toute la famille Hardcastle ! Enfermé avec Tiny, le lecteur s'attache forcément à cette femme silencieuse, mais forte, qui se retient de tout brûler. Un roman cependant froid, au style incisif et à la double temporalité peut être un peu redondante. Au final, le lecteur risque de s'ennuyer un peu, n'attendant qu'une chose : que le fameux scandale tant redouté éclate enfin !