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Avoir seize ans, avoir vingt ans dans les années quatre-vingt. L 'époque est à la rigueur. Des pères vaincus baissent les yeux devant leurs fils. Il s'agit alors de s'échapper, de fuir le mauvais côté du périphérique. Se frayer un chemin à travers les jardins ouvriers à l'abandon. Quitter ses amis, les princes, les humiliés. Kader, Abdou, Jean-Phi. Choisir la vitesse et la violence. Puis, un soir, rejoindre enfin une meute skinhead.
Voici la trajectoire d'un fils de rien. Nom de guerre : Falco. Vingt-cinq ans plus tard, retiré du monde, il se souvient, et se fait face. Voici la confession d'un exilé et la quête de ce qui demeure en lui d'humanité et d'espérance. Stéphane Guibourgé a quarante-huit ans. Les fils de rien, les princes, les humiliés est son onzième livre.
tarir la haine.
Quand rien de grand et/ou de beau ne vous est transmis, vous n'avez aucune notion de la dignité. Vous errez entre ciel (qu'on voit de moins en moins avec toutes ces lumières artificielles et cette pollution..) et terre (ce qu'il en reste..) et grandissez avec la revanche chevillée à l'ame. Prendre tout ce qu'il y a à prendre avant de crever ou d'etre crevé. Au royaume des paumés les délinquants sont des Princes... Le narrateur du très fin roman de S.Guibourgé appartient à La Meute, et ne cessera de hurler avec les loups qu'une fois pris le chemin de l'écriture et de la paternité, après avoir commis l'irréparable... Et quelle écriture...Emouvant et sans concession, délicat sans affectation, ce texte offre une réflexion sur les racines du mal qui vaut le détour. Discrètement excellent.