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Les coeurs insolents plonge le lecteur dans un univers a priori sans vague, celui de la jeunesse de la classe moyenne et de la France pavillonnaire des années 90. Un monde souvent idéalisé et prétendument sécurisé, sans portable et sans réseaux sociaux. Mais dans lequel, pourtant la question du consentement n'était jamais abordée et où la misogynie était tue. Par des flash-back, Ovidie revisite sans nostalgie sa propre adolescence, entre exaltation politique, premiers émois mais aussi violences sexistes et sexuelles.
Ovidie se questionne sur l'évolution de la représentation des corps et la construction de la sexualité au moment de l'ère #MeToo. Devenue mère, elle se demande quel est son rôle dans la transmission mère-fille, auprès de Capucine sa fille adolescente ? Spontanément, elle fait le parallèle avec sa propre adolescence. Des moments tendres et drôles rythment cette aventure mère-fille sans jugement.
Un sujet lourd, un ton presque léger, pas mal d'humour. Super !
C'est une bd qui aborde des questions difficiles et des sujets qui le sont tout autant, avec beaucoup de calme, de douceur, de contexte. Elle fait aussi une comparaison des générations, qui rappelle non seulement que ce qu'on a vécu nous, les prochaines ne vivront pas la même chose, elles vivront d'autres violences, mais aussi que nos mères en ont vécues, elles aussi de bien différentes des nôtres.
Voir poser des questions noir sur blanc, avec le calme d'Ovidie, m'a fait du bien. Un rappel, s'il en faut, que ça fait du bien de parler et de briser les tabous. Merci Ovidie !