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La solitude à deux, tel était le rêve d'Emile et de Juliette.
Une maison au fond des bois pour y finir leurs jours, l'un près de l'autre. Etrangement, cette parfaite thébaïde comportait un voisin. Un nommé Palamède Bernardin, qui d'abord est venu se présenter, puis a pris l'habitude de s'incruster chez eux chaque après-midi, de quatre à six heures. Sans dire un mot, ou presque. Et cette présence absurde va peu à peu devenir plus dérangeante pour le couple que toutes les foules du monde.
C'est une comédie très noire, d'une lucidité tour à tour drôle et dévastatrice, que nous offre ici la romancière d'Hygiène de l'assassin, révélation littéraire de 1992.
L'écriture est calme, comme les ongles avant de griffer. C'est la même main qui caresse et qui gifle, et ce sont les mêmes visages qui sont pantins et ennemis, poupées et monstres tout ensemble. Renaud Matignon, Le Figaro littéraire.
Voisinage envahissant
A chaque fois que j’ouvre un roman d’Amélie Nothomb, je me demande « Quelle histoire va t elle encore inventer ? ». Dans les catilinaires, elle s’est surpassée car elle nous présente ici une idée de départ saugrenue qu’elle fait converger vers un final tout à fait inattendu.
Emile et Juliette Hazel ont 65 ans, ils sont mariés, unis et heureux depuis 59 ans déjà. Le moment qu’ils attendent depuis toujours est enfin arrivé. Ils sont à la retraite et cherchent une petite maison à la campagne, isolée dans laquelle ils vont enfin pouvoir faire ce dont ils rêvent depuis qu’ils se connaissent, profiter l’un de l’autre, vivre l’un pour l’autre. Ils trouvent une petite maison, parfaite, une très bonne affaire, cette bâtisse ressemble tellement à ce qu’ils espèrent, qu’ils la nomment LA maison.
Les voilà prêts à vivre heureux pour plusieurs années. Mais voilà, qu’un après midi, leur seul voisin Palamède Bernadin vient leur rendre visite… mais ce n’est pas une simple visite de courtoisie comme il est bon ton d’entreprendre avec le voisinage car Monsieur Bernadin va s’incruster chaque jour de 16h à 18h. Pendant ces visites, Palamède Bernadin est très peu bavard, ces hôtes n’arrivent à lui tirer que des « oui » et des « non » et son attitude est plus qu’odieuse.
Juliette et Emile sont des gens bien élevés, ils n’osent donc pas mettre leur « invité » à la porte, cependant ce tortionnaire, comme le nomme le couple, va très vite chambouler la vie toute tracée du vieux couple.
Une fois encore, Amélie Nothomb fait preuve de dialogues savoureux, des personnages hors du commun et d’un récit rythmé. Elle met en place une atmosphère pesante, cruelle mais aussi jubilatoire. Dans les catilinaires, l’auteur nous permet de réfléchir à la frontière entre le bien et le mal.