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Le rôle des associations à Madagascar fut prépondérant dans la formation de la conscience politique malgache. Quatre mille ont été recensées sous la période coloniale (1896-1960). Situation qui suscite un certain nombre d'interrogations: Quels types d'associations ont été fondées ? Les associations ont-elles été mixtes ? Quels ont été leurs objectifs ? Que peuvent signifier certains noms d'associations, dans l'imaginaire de leurs créateurs ? Pourquoi les élites malgaches ont-elles privilégié les associations occidentales au détriment du groupement local traditionnel, à savoir le fokonolona ? D'autre part, la création et le développement d'associations d'originaires posent la question des liens noués entre ethnicité morale et tribalisme.
Après les événements de 1947, où l'expression et l'activité politique furent réprimées, les associations de " loisirs " ont permis, sans attirer l'attention, de développer une activité politique jusqu'au milieu des années 1950. A partir de 1956, année de la loi cadre, les associations ont servi de viviers, de laboratoires d'idées, d'apprentissage de la "chose publique" aux fondateurs et à certains de leurs membres.
Ces groupements formeront au moment de l'indépendance de 1960 l'ossature des principaux partis politiques à vocation nationale, qui animeront la vie politique de Madagascar, durant plusieurs décennies. C'est dans ce cadre que se situent les recherches et les questions développées dans cet ouvrage.