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Florent, jeune éditeur français, vient faire ses premières armes à la Buchmesse de Francfort. Réticent à l'idée de se rendre en Allemagne depuis que son père s'y est fait tuer, il rechigne également à sacrifier aux rituels de cette Mecque du livre. Il est malgré tout descendu dans le palace le plus prisé, où tout éditeur en vue se doit de résider. Cynique, Florent promène son oil acerbe sur les cocktails et rendez-vous de cette bourse littéraire.
Mais une brune incendiaire va tout bouleverser, lui chambouler les sens et remettre en question sa vie entière. Femme de pouvoir dans une grande maison d'édition, peu farouche et impulsive, elle semble l'attirer dans un guet-apens dont les enjeux le dépassent.
Une histoire sensuelle - et sans suite ? - sur fond de lutte politique, où s'intriquent les souvenirs sanglants d'une époque où la bande à Baader et les anciens nazis avaient pignon sur rue.
Servi par une galerie de personnages tranchés et excentriques, le texte incisif de Michel Quint sait restituer avec brio l'atmosphère étrange de la plus grande foire du livre du monde.
Un double meurtre en prologue lance une enquête trépidante, aux rebondissements inattendus.
Salon du livre
« Baiser dans un hôtel de Francfort au moment de la Foire du livre, s’y faire assassiner, c’est encore de la littérature, ne t’en déplaise… »
Voilà, nous sommes au cœur du sujet ! La Grand’messe, la Buchnesse de Francfort. Mais est-ce de la littérature ou du commerce, de l’authentique ou du m’as-tu vu ?
Florent, jeune éditeur français indépendant y vient pour la première fois. Pour des raisons familiales il n’est jamais allé en Allemagne où sont père s’est fait tuer dans des circonstances apparemment politiques (nous sommes en pleine période de la Bande à Bader). Il aimerait que ce passage à Francfort lui donne la clé de sa mort. Il loge dans l’hôtel où il faut être vu, rencontre les personnes qu’il faut. Sa rencontre fortuite ? (im)prévue avec Lena une belle brune émoustillante, peu farouche, directrice de la branche littérature étrangère d’une grande maison d’édition va tout chambouler.
Des personnages semblent le diriger comme ce Fitz, grand ordonnateur, voulant se donner un rôle à la Méphisto, Sandor, mythomane ?
Il ne faudrait tout de même pas oublier qu’un crime a été commis dans cet hôtel ! Pourtant, ce n’est pas le principal du bouquin. Michel Quint décrit avec brio, cynisme cette diaspora « littéraire », l’atmosphère de cette grand’messe du livre. Dès le début, il nous donne, dans le désordre, les pièces du puzzle qu’elles soient nauséabondes, sulfureuses, politiques, historiques. Petit à petit, tout s’imbrique et la fin, qui ne se laisse deviner que dans les dernières pages est surprenante.
Un livre qui allie folie sensuelle, bribes d’une histoire pas si lointaine où il est question de S.T.O., d’anciens nazis, de la bande à Bader. Un roman tortueux, sur fond de recherche paternelle, sur fond historique tourmenté, qui parle d’un monde de l’édition plus bling-bling que littéraire. Un bon Michel Quint avec son humour, son second degré. Oui je sais et je le répète, je suis totalement partiale et j’assume !
Un bon point pour la couverture marrante avec le couple avec sa tronche de cake de livre