Ce roman nous raconte une histoire d'amour passionnelle et tourmentée. Il dépeint avec un véritable génie psychologique les sentiments et émotions liés à l'abandon, à l'attente, au désir contrarié, à la nostalgie du temps passé, aux retrouvailles déçues.
L'écriture est magnifique, le style éblouissant, vivant et sensible. Le choix des mots, la ponctuation, tout dans l'écriture agit comme un révélateur, un miroir des émotions des protagonistes. C'est une "claque" d'émotions qui réveille et fait se sentir vivant, vibrant. Cette sensation est délicieuse.
J'ai découvert
cet auteur, ce bijou littéraire, un roman inoubliable à mes yeux.
L'amour, pas la guerre....
Il y a des fonds de tiroir d'éditeur qui n'en sont pas vraiment. Ce dernier minuscule manuscrit que nous a laissé Zweig est une véritable petite merveille. C'est tout le drame du XXème siècle qui est contenu dans ce livre. Un jeune homme pauvre mais doué et loyal envers son patron se refuse à l'amour fou qu'il voue à la femme de ce dernier. Préférant une mutation à l'indignité, deux guerres vont venir s'inviter dans cette histoire d'amour compliquée. On apprécie l'analyse de la psychologie et des sentiments du jeune homme pour lesquels Zweig déploie tout son talent. On est aussi saisi par cette vision de l'amour et de la beauté, un brin désuet qui illustre sans doute la façon se représentaient la beauté nos grand-parents et surtout on voit disparaître la tendresse du monde devant l'un des premiers défilés nazis décrit par la littérature (cinéphile vous êtes aussi concernés) qui achèvera cet amour impossible que deux guerres auront dilué dans le temps. Un petit livre bouleversant qui redit la force de l'amour et de son anéantissement. Zweig, un maître indémodable !