Le visible et l'invisible. Pour une archéologie de la poétique claudélienne

Par : Claude-Pierre Perez

Formats :

Offrir maintenant
Ou planifier dans votre panier
Disponible dans votre compte client Decitre ou Furet du Nord dès validation de votre commande. Le format Multi-format est :
  • Pour les liseuses autres que Vivlio, vous devez utiliser le logiciel Adobe Digital Edition. Non compatible avec la lecture sur les liseuses Kindle, Remarkable et Sony
Logo Vivlio, qui est-ce ?

Notre partenaire de plateforme de lecture numérique où vous retrouverez l'ensemble de vos ebooks gratuitement

Pour en savoir plus sur nos ebooks, consultez notre aide en ligne ici
C'est si simple ! Lisez votre ebook avec l'app Vivlio sur votre tablette, mobile ou ordinateur :
Google PlayApp Store
  • Nombre de pages258
  • FormatMulti-format
  • ISBN978-2-84867-700-2
  • EAN9782848677002
  • Date de parution19/12/2019
  • Protection num.NC
  • Infos supplémentairesMulti-format incluant PDF avec W...
  • ÉditeurPU de Franche-Comté - PUFC

Résumé

Comme toutes les ouvres de même envergure, celle de Claudel nous frappe et nous retient d'abord par ce qu'elle offre de singulier. Pourtant, à mesure que les années passent, il devient de plus en plus clair que ce poète n'a rien, quoi qu'on ait pu dire, d'un aérolithe tombé d'un ciel gréco-biblique dans le poulailler littéraire post-symboliste. Son ouvre s'inscrit dans une histoire intellectuelle qui est une histoire de longue durée : celle de ce qu'on a appelé -d'un mot plein d'ambiguïtés- romantisme.
Ceci se vérifie - nonobstant les accès de colère anti-romantiques de l'inté­ressé - lorsqu'il monte à l'assaut contre les positivistes, avec les catholiques et les vitalistes du tournant du siècle, en brandissant des armes curieusement analogues à celles que la Naturphilosophie avait jadis déployées contre les mécanistes ; lorsqu'on examine l'usage qu'il fait de l'universelle analogie, chargée conformément à une tradition vénérable, mais non pas seulement catholique, de nous passer d'un monde à l'autre, du visible à l'invisible ; ou encore lorsqu'on interroge une poétique qui ne s'en prend aux romantiques que pour mieux sauver les principaux articles de leur credo, sous réserve de les récrire pour les mettre en conformité avec les commandements d'un catholicisme original et rigoureux.
Pourtant, si ce livre s'emploie à conduire une archéologie des propositions claudéliennes, ce n'est pas pour le morne plaisir de rabattre le singulier sur le collectif, ni pour sacrifier a la manie des sources ou des origines : mais plutôt par désir d'y voir clair, de saisir les lignes de force dans la diversité et la profusion des propos - ce qui se peut d'autant mieux, m'a-t-il semblé, qu'on se transporte en amont de l'ouvre, et qu'on resitue les propositions de Claudel dans une histoire suffisamment longue, où la singularité se mesure surtout en termes de variation.
Et c'est peut-être encore, dans une fin de siècle obsédée de nouveauté, manière de prêter l'oreille à l'avertissement de Delacroix : ce ne sont pas les idées neuves qui font les hommes de génie, mais "cette idée qui les possède que ce qui a été dit ne l'a pas encore été assez".
Comme toutes les ouvres de même envergure, celle de Claudel nous frappe et nous retient d'abord par ce qu'elle offre de singulier. Pourtant, à mesure que les années passent, il devient de plus en plus clair que ce poète n'a rien, quoi qu'on ait pu dire, d'un aérolithe tombé d'un ciel gréco-biblique dans le poulailler littéraire post-symboliste. Son ouvre s'inscrit dans une histoire intellectuelle qui est une histoire de longue durée : celle de ce qu'on a appelé -d'un mot plein d'ambiguïtés- romantisme.
Ceci se vérifie - nonobstant les accès de colère anti-romantiques de l'inté­ressé - lorsqu'il monte à l'assaut contre les positivistes, avec les catholiques et les vitalistes du tournant du siècle, en brandissant des armes curieusement analogues à celles que la Naturphilosophie avait jadis déployées contre les mécanistes ; lorsqu'on examine l'usage qu'il fait de l'universelle analogie, chargée conformément à une tradition vénérable, mais non pas seulement catholique, de nous passer d'un monde à l'autre, du visible à l'invisible ; ou encore lorsqu'on interroge une poétique qui ne s'en prend aux romantiques que pour mieux sauver les principaux articles de leur credo, sous réserve de les récrire pour les mettre en conformité avec les commandements d'un catholicisme original et rigoureux.
Pourtant, si ce livre s'emploie à conduire une archéologie des propositions claudéliennes, ce n'est pas pour le morne plaisir de rabattre le singulier sur le collectif, ni pour sacrifier a la manie des sources ou des origines : mais plutôt par désir d'y voir clair, de saisir les lignes de force dans la diversité et la profusion des propos - ce qui se peut d'autant mieux, m'a-t-il semblé, qu'on se transporte en amont de l'ouvre, et qu'on resitue les propositions de Claudel dans une histoire suffisamment longue, où la singularité se mesure surtout en termes de variation.
Et c'est peut-être encore, dans une fin de siècle obsédée de nouveauté, manière de prêter l'oreille à l'avertissement de Delacroix : ce ne sont pas les idées neuves qui font les hommes de génie, mais "cette idée qui les possède que ce qui a été dit ne l'a pas encore été assez".