En cours de chargement...
Jack London écrit ce roman en 1908. Il est constitué par les souvenirs d'Avis Cunnigham, épouse d'Ernest Everhard. Ces souvenirs déroulent la vie de son mari, dirigeant socialiste des USA, depuis 1900 jusqu'à son exécution en 1932. Ces souvenirs sont commentés par une personne qui vit 7 siècles plus tard et qui donne quelques éléments sur la suite de l'histoire jusqu'en 2400. C'est bien de la science-fiction, avec une construction assez sophistiquée : 2 conteurs, 2 points de vue temporels, et on peut ajouter le point de vue du lecteur.
Il y a un aspect prémonitoire dans ce texte qui anticipe certains régimes autoritaires du 20e siècle, une crise économique qui peut nous faire penser à celle de 1929. Le rôle des guerres dans l'économie est analysé comme nous pouvons analyser aujourd'hui celui de la 1re guerre mondiale. L'attentat dans le Congrès des USA peut nous faire penser à l'incendie du Reichstag. Le rôle des moyens d'information (média) pour manipuler l'opinion publique est bien mis en évidence (journaux, livres et télégraphe, même s'il n'y avait pas encore la télévision ou internet).
Enfin, les groupes de combat clandestins préfigurent les révolutionnaires professionnels du bolchevisme russe et de la 3e Internationale, ou les résistants pendant l'occupation nazie. Mais l'illusion sur la grève générale prise comme remède universel est caractéristique de la période où écrit London et peut nous sembler daté. Ce roman brosse un tableau sombre et pessimiste de la société des USA du début du 20e siècle, et l'avenir de cette société est vu comme un cataclysme.
dystopie
Pour moi, Jack London c’était l’aventure, le grand nord et la nature sauvage. J’étais donc curieux de lire Le Talon de fer qui est une dystopie racontant la lutte d’un leader syndicaliste et de son épouse contre un régime totalitaire destructeur. Un roman assez surprenant mêlant histoire d’amour et discours politiques. J’ai ainsi découvert une autre facette de ce grand auteur. On sent bien sûr la sympathie de London pour les thèses socialistes de son époque et la charge contre le capitalisme est terrible. Très belle surprise qui change agréablement mon regard sur l’auteur de Croc-blanc.