Le sens de sacré. Fête et religion populaire

Par : Francois-André Isambert

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  • Nombre de pages320
  • FormatePub
  • ISBN2-7073-3352-2
  • EAN9782707333520
  • Date de parution01/01/1982
  • Protection num.Digital Watermarking
  • Taille410 Ko
  • Infos supplémentairesepub
  • ÉditeurLes Éditions de Minuit (rééditio...

Résumé

L'intérêt soudain et récent pour la religion populaire, est-il le signe d'un retour du sacré sous la forme d'une religion festive, mésestimée par les nouveaux prêtres, ou bien est-ce la dernière arme utilisée par un catholicisme traditionaliste, qui voudrait faire croire que les seuls obstacles à la spontanéité religieuse des classes populaires, sont les réformes issues du concile Vatican Il ? Il faudrait s'entendre.
Et, d'abord, qu'est-ce que cette religion populaire que l'on imagine ? Celle des campagnes ou celle des faubourgs ? Celle du christianisme agro-monastique, ou celle de la piété ultramontaine du siècle dernier ? Ne serait-ce pas, aussi, la marque en creux d'une certaine distinction spirituelle des pratiquants de classe moyenne, associée à la nostalgie d'une religion primitive des temps modernes ? La fête a été, souvent, tenue pour cette résurgence de l'archaïque, voire du chaos primitif.
Noël et le Jour de l'An se répondent comme le sacré et le profane, le recueillement et le déchaînement. Mais la fête, comme mixte, dose plus subtilement rapports sociaux, mises en scène, merveilleux et mystère. Rien qui ressemble à un sacré unique, ni même à une polarisation simple entre respect et transgression. C'est que la notion même de sacré fait question. Conçue comme concept sociologique par les durkheimiens pour unifier le champ de la religion, elle a été reprise depuis dans le discours religieux lui-même, en vue d'une apologétique cherchant à fonder l'idée de religion naturelle et universelle sur les sciences sociales.
Or, la notion du sacré est double. Ou bien elle signale seulement l'entrée d'un domaine, dont elle ne dessine ni les limites ni le contenu. Ou bien on lui donne un sens précis, qui est celui de la manifestation symbolique d'une domination hiératique. Le passage de l'un à l'autre sens, conduit à une sorte de monothéisme honteux, faisant appel, alternativement, à l'expérience intime et aux puissances cosmiques, et auquel s'oppose une religion sans sacré et à caractère éthique.
Face à cette polarisation, la sociologie religieuse a pour tâche, d'une part, de critiquer ses propres compromissions avec les acteurs sociaux des deux bords, d'autre part de faire valoir les formes multiples sous lesquelles les hommes et les groupes se donnent à penser, à célébrer et à affronter ce que ne leur donne pas l'expérience banalisée.
L'intérêt soudain et récent pour la religion populaire, est-il le signe d'un retour du sacré sous la forme d'une religion festive, mésestimée par les nouveaux prêtres, ou bien est-ce la dernière arme utilisée par un catholicisme traditionaliste, qui voudrait faire croire que les seuls obstacles à la spontanéité religieuse des classes populaires, sont les réformes issues du concile Vatican Il ? Il faudrait s'entendre.
Et, d'abord, qu'est-ce que cette religion populaire que l'on imagine ? Celle des campagnes ou celle des faubourgs ? Celle du christianisme agro-monastique, ou celle de la piété ultramontaine du siècle dernier ? Ne serait-ce pas, aussi, la marque en creux d'une certaine distinction spirituelle des pratiquants de classe moyenne, associée à la nostalgie d'une religion primitive des temps modernes ? La fête a été, souvent, tenue pour cette résurgence de l'archaïque, voire du chaos primitif.
Noël et le Jour de l'An se répondent comme le sacré et le profane, le recueillement et le déchaînement. Mais la fête, comme mixte, dose plus subtilement rapports sociaux, mises en scène, merveilleux et mystère. Rien qui ressemble à un sacré unique, ni même à une polarisation simple entre respect et transgression. C'est que la notion même de sacré fait question. Conçue comme concept sociologique par les durkheimiens pour unifier le champ de la religion, elle a été reprise depuis dans le discours religieux lui-même, en vue d'une apologétique cherchant à fonder l'idée de religion naturelle et universelle sur les sciences sociales.
Or, la notion du sacré est double. Ou bien elle signale seulement l'entrée d'un domaine, dont elle ne dessine ni les limites ni le contenu. Ou bien on lui donne un sens précis, qui est celui de la manifestation symbolique d'une domination hiératique. Le passage de l'un à l'autre sens, conduit à une sorte de monothéisme honteux, faisant appel, alternativement, à l'expérience intime et aux puissances cosmiques, et auquel s'oppose une religion sans sacré et à caractère éthique.
Face à cette polarisation, la sociologie religieuse a pour tâche, d'une part, de critiquer ses propres compromissions avec les acteurs sociaux des deux bords, d'autre part de faire valoir les formes multiples sous lesquelles les hommes et les groupes se donnent à penser, à célébrer et à affronter ce que ne leur donne pas l'expérience banalisée.