Le pouvoir symbolique en Occident (1300-1640). Tome 7, Marquer la ville : signes, traces, empreintes du pouvoir (XIIIe-XVIe siècle)

Par : Patrick Boucheron, Jean-Philippe Genet

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  • Nombre de pages528
  • FormatMulti-format
  • ISBN978-2-85944-930-8
  • EAN9782859449308
  • Date de parution18/11/2015
  • Protection num.NC
  • Infos supplémentairesMulti-format incluant PDF avec W...
  • ÉditeurEditions de la Sorbonne

Résumé

[...] « Marquer la ville » : on aura d'emblée noté que c'est davantage un processus (et ce processus ne peut être naturellement que politique) qu'une typologie formelle qui rassemble ici les différents auteurs. Reste qu'en tant qu'historiens, nous n'avons guère le choix : il faut bien partir d'une description cartographique des empreintes du pouvoir sur la ville pour tenter de reconstituer le mouvement qui les y a laissé, exactement de la même manière que celle du chasseur qui, se penchant vers les traces de sa proie, en déduit que quelqu'un est passé par là, où comme l'archéologue dont la source ne peut être que « l'empreinte du passé marqué dans la matière ».
De l'empreinte du pouvoir évidant le centre de la ville aux itinéraires discrètement réticulées qu'impose une forme urbaine dont les rues ne sont pas nommées, Roland Barthes décrit en somme les deux extrémités d'un arc que l'on ambitionne de parcourir dans son entier. Ainsi peut-on espérer définir une rhétorique de la puissance à partir du marquage de la ville par les pouvoirs urbains, et tenter d'y mesurer les parts respectives de la communication, de la persuasion, de l'intimidation ou de la propagande - que celle-ci soit implicite ou explicite.
Il s'agit donc avant tout d'inviter à une histoire matérielle, concrète, tangible, du marquage urbain, en ne présumant pas de la nature institutionnelle du pouvoir qui s'y exprime mais en partant simplement d'une phénoménologie : qu'est-ce qui, en ville, parle du pouvoir, à qui et « sur quel ton commande-t-il ? » ajouterait volontiers Paul Veyne. Cette sémiologie politique des espaces urbains doit pouvoir se lire à différentes échelles : des signes les plus discrets (enseignes, blasons, bornes) aux empreintes les plus massives que sont les manifestations architecturales de l'autorité.
Mais si l'on doit varier les échelles, il faut également pouvoir reconnaître les différentes intensités du signal : décrire les effets massifs de sens (l'ombre portée d'une tour sur un quartier, ou du château sur la ville tout entière) qui peuvent entraîner des conflits majeurs dans l'occupation de l'espace, mais aussi les éléments ténus d'une « guérilla sémiologique » plus diffuse et à bas bruit (les marques gravées ou griffées sur la pierre, l'écrit éphémère ou les images peintes, voire le paysage sonore) qui participent aussi de la dispute des lieux.
Car nous partons sans doute de l'hypothèse que les expressions du pouvoir les plus véhémentes et les plus démonstratives ne sont pas nécessairement les plus convaincantes.
[...] « Marquer la ville » : on aura d'emblée noté que c'est davantage un processus (et ce processus ne peut être naturellement que politique) qu'une typologie formelle qui rassemble ici les différents auteurs. Reste qu'en tant qu'historiens, nous n'avons guère le choix : il faut bien partir d'une description cartographique des empreintes du pouvoir sur la ville pour tenter de reconstituer le mouvement qui les y a laissé, exactement de la même manière que celle du chasseur qui, se penchant vers les traces de sa proie, en déduit que quelqu'un est passé par là, où comme l'archéologue dont la source ne peut être que « l'empreinte du passé marqué dans la matière ».
De l'empreinte du pouvoir évidant le centre de la ville aux itinéraires discrètement réticulées qu'impose une forme urbaine dont les rues ne sont pas nommées, Roland Barthes décrit en somme les deux extrémités d'un arc que l'on ambitionne de parcourir dans son entier. Ainsi peut-on espérer définir une rhétorique de la puissance à partir du marquage de la ville par les pouvoirs urbains, et tenter d'y mesurer les parts respectives de la communication, de la persuasion, de l'intimidation ou de la propagande - que celle-ci soit implicite ou explicite.
Il s'agit donc avant tout d'inviter à une histoire matérielle, concrète, tangible, du marquage urbain, en ne présumant pas de la nature institutionnelle du pouvoir qui s'y exprime mais en partant simplement d'une phénoménologie : qu'est-ce qui, en ville, parle du pouvoir, à qui et « sur quel ton commande-t-il ? » ajouterait volontiers Paul Veyne. Cette sémiologie politique des espaces urbains doit pouvoir se lire à différentes échelles : des signes les plus discrets (enseignes, blasons, bornes) aux empreintes les plus massives que sont les manifestations architecturales de l'autorité.
Mais si l'on doit varier les échelles, il faut également pouvoir reconnaître les différentes intensités du signal : décrire les effets massifs de sens (l'ombre portée d'une tour sur un quartier, ou du château sur la ville tout entière) qui peuvent entraîner des conflits majeurs dans l'occupation de l'espace, mais aussi les éléments ténus d'une « guérilla sémiologique » plus diffuse et à bas bruit (les marques gravées ou griffées sur la pierre, l'écrit éphémère ou les images peintes, voire le paysage sonore) qui participent aussi de la dispute des lieux.
Car nous partons sans doute de l'hypothèse que les expressions du pouvoir les plus véhémentes et les plus démonstratives ne sont pas nécessairement les plus convaincantes.
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