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Durant l'été 1902, Jack London descend au cour des ténèbres de l'empire le plus puissant de la planète pour y vivre le quotidien des pauvres de l'East End de Londres. Le récit qu'il en rapporte est effrayant. Faim, alcoolisme, violence, maladie et survie sont le quotidien de ces prolétaires que le mécanisme même de charité maintient dans la misère. Une famille, dans une pièce, déplace le cadavre d'un nouveau-né afin de faire de la place aux vivants.
Ailleurs, une mère vend des bonbons triés par son fils tuberculeux. Dans cette expérience digne de Dante, London fait ce que Stevenson rêvait de faire, non pas un témoignage, mais une immersion dans un monde où les hommes ont perdu jusqu'à l'idée de révolte...
« On m'a reproché d'avoir brossé de Londres un tableau noirci à souhait. Je crois cependant avoir été assez indulgent. » Jack London
Avant-propos de Noël Mauberret
Né en 1876 à San Francisco, Jack London connaît le succès après des années de pauvreté, de vagabondage et d'aventures.
Auteur prolifique, ses nouvelles et ses romans sont souvent des récits de voyage où la nature représente un idéal de pureté face à l'injustice de la société. À sa mort, en 1916, il laisse une cinquantaine d'ouvrages parmi lesquels L'Appel de la forêt (1903) et Croc-Blanc (1906).
Dans les bas fonds de Londres
De son enfance défavorisée, Jack London gardera une fibre sociale, socle de son engagement politique tout au long de sa vie.
Cette fresque socio-économique du peuple londonien de l’ère post victorienne (nous sommes au moment du couronnement du fils la souveraine) s’accorde parfaitement dans son parcours d’idée.
Jack London nous livre un récit, en se mettant lui-même dans la peau d’un de ces innombrables humbles du plus mal famé des quartiers Londoniens de l’époque, l’East end.
Si l’ensemble est impeccablement écrit, minutieusement décrit, et analysé ; si l’auteur ne nous épargne rien des mille et une misères de ce peuple de forçats, il manque pourtant, à mon sens, un gros quelque chose qui m’aurait permis de m’investir davantage émotionnellement dans ce récit.
Tout cela est terrifiant, alors qu’à quelques coins de rues de là, on célèbre avec faste et ostentation l’avènement d’un souverain qui semble tout ignorer des conditions de vie de ses sujets. Aussi empreint de réalisme que puisse être cette fresque, elle manque de vie ; je veux dire par là que j’aurais sans aucun doute préféré une forme plus romanesque, plutôt qu’un récit sec dont les images s’estompent déjà.
Je remercie Entrée livre qui m’a permis de lire cet ouvrage dans le cadre de l’opération jeudis critiques.