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Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il est capable, par le simple biais de senteurs, qu'elles soient vives ou délicates, douces ou entêtantes, de cerner une personnalité. C'est d'ailleurs ainsi qu'il appréhende les défunts dans son métier d'embaumeur, et cette manière étrange de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui étudie les thanatopracteurs. Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants.
Alice sent qu'il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère. Elle va apprivoiser Sylvain en lui faisant partager sa passion pour la musique et finir par comprendre ce qu'il cache à tous depuis quinze ans.
Marie Mangez vit à Paris où elle s'efforce de plancher sur sa thèse en anthropologie qui la mène régulièrement sur les rives du Bosphore.
Le parfum des cendres
Moi j'trouve qu'elle a le sang qui bout, la langue de Marie Mangez, comme son héroïne Alice, jeune thésarde qui part dans l'étude des thanatopracteurs, et même celui de Sylvain Bragonard il bout, un type qui embaume la mort des autres et pue la sienne, qui s'tape cul-sec des verres de vinaigre pour pas boire d'alcool parce que ça ferait remonter de vieux mauvais souvenirs. Même qu'Alice avec son tempérament de feu follet elle va le dérider un peu, lui redonner de saveur à la vie.
Le parfum des cendres c'est une sorte de roman d'amour, la belle et la bête au funérarium, ou plutôt un roman de retrouvailles avec soi, avec le soi perdu, celui qu'on a laissé sur le bas-côté il y a trop longtemps déjà.
Oui, la langue de Marie Mangez, elle bout, elle est un objet volatile qui se frotte à la gravité de la vie en y fouettant ses ailes un peu de feu un peu de glace. Tout ça fait que ça amuse, que ça fait un peu mal au cœur, que ça tranche dans la veine de nos propres souvenirs, ceux-la universels, ceux de tout le monde, l'amour, le deuil, les sens. C'est joli, c'est doux-amer, acidulé et tout le tralala.
Une ode à la vie, par le chemin des morts.