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« Écrit le jour où l'on a brûlé mes livres en Allemagne. » Ainsi commence Le Livre de l'hirondelle d'Ernst Toller. Pour tenter de comprendre comment un tel événement a pu se produire, il entreprend alors de raconter, telles qu'il les a vécues, les années qui menèrent jusqu'à ce tragique autodafé de 1933 : son enfance dans une famille juive de Prusse orientale, puis la Grande Guerre, l'échec fracassant du spartakisme ainsi que la fin d'une révolution qu'il voulait pacifiste.
Ensuite vinrent les années de prison où, telles ces hirondelles qui s'obstinaient à lui rendre visite dans sa cellule, Toller continua de rêver à une Europe réconciliée en écrivant des poèmes imprégnés d'espoir. Mais à quelques kilomètres de là, dans une autre prison, Adolf Hitler dictait un autre genre de livre.
Comme Stefan Zweig, Walter Benjamin et Klaus Mann, Ernst Toller (1893-1939) appartient à la génération des écrivains juifs de langue allemande contraints de s'exiler à l'arrivée d'Hitler au pouvoir.
Militant révolutionnaire et pacifiste, il est l'auteur d'ouvres théâtrales traduites en 27 langues. Désespéré par le triomphe du nazisme et du franquisme, accablé par les difficultés financières, artistiques et amoureuses, il se donne la mort à New York à la veille de la Deuxième Guerre mondiale.