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Sept années après la mort en déportation de Michel Leroux, sa mère, Jeanne, femme supérieure, continue à lui vouer un culte exclusif, s'intéressant peu à son mari Philippe, petit retraité et à sa fille, Renée. Cette dernière décide de se marier avec Jacques Marchand, contremaître d'usine, mais Jeanne, reprise par d'anciens goûts de grandeur, refuse son consentement. Renée sera soutenue par sa cousine June, jeune intellectuelle ardente et impulsive; puis par Paule et Grandmougin, deux anciens résistants, compagnons de Michel.
Jeanne les affrontera tous, au cours d'une douloureuse révolte. Chacun réagit selon ses convictions et croit devoir parler au nom du mort. Qui a raison ? Au lecteur d'en décider à la lumière de divers événements qui constituent la trame même du roman. Ce roman admirablement construit, écrit dans un style clair et sensible, s'adresse à tous les publics. Il laisse le lecteur haletant, sous l'emprise d'un drame familial actuel et poignant.
Les acteurs en sont pris sur le vif, mais les domine tous cette étonnante Jeanne Leroux, personnage central autour duquel tourne toute l'histoire. Cette mère abusive, tour à tour irritante par ses mutismes, sa dureté et son orgueil, émouvante par sa douleur et sa sensibilité et à laquelle s'attache un subtil « goût de la cendre » demeurera une des créations les plus originales du romancier à qui l'on doit deux beaux romans: Alain et le Nègre et Le Marchand de sable.