Le roman commence avec un long préambule nous présentant les principaux protagonistes, deux anciens boxeurs devenus policiers. On assiste à l’amitié naissante des deux hommes en se demandant si on va enfin entrer dans le vif du sujet. Au bout d’une centaine de pages on passe aux choses sérieuses avec la découverte du corps d’Elizabeth Short (coupé en deux, donc, ce qui n’a pas manqué de me faire sourire vu son nom). Toutefois on a une impression persistante de démarrage laborieux, la vie “privée” et le passé de Blanchard et Bleichert paraissent un peu trop au premier plan,
au point que je me suis demandé quel était le véritable sujet du livre. Après une longue période de doute, mais aussi de curiosité, on s’aperçoit que tout se met en place, que les apparentes digressions font apparaître l’affaire du Dahlia sous un nouveau jour, et que tout se précise brutalement, mais efficacement. L’intrigue est tortueuse et le dénouement s’étire sur plusieurs pages, agrémenté de surprises, de révélations de dernière minute. Les “héros” n’ont rien de reluisant, ils ont leur défaut, leur vices, leurs imperfections. Leur enquête les mène loin dans la noiceur et les sacrifices. Ellroy a fait d’un fait divers non-résolu une histoire où tout fini par se démêler dans une cohérence implacable. À lire à la suite du Dahlia noir : L’affaire du Dahlia noir : Suivi de Complément d’enquête : Les nouvelles preuves de Steve Hodel
Une perle noire
Basée sur un meurtre non élucidé en 1947 à Los Angeles – celui d'Elizabeth Short, une jeune fille de 22 ans – cette histoire présente une explication fictive de ce crime sans pareil. Dans une ambiance pour le peu lugubre et obscure, James Ellroy fait tout de même apparaître de la lumière, principalement au travers de l'amitié que partagent les deux personnages principaux, à savoir le policier Dwight « Bucky » Bleichert et son lieutenant, Leland « Lee » Blanchard. Cette enquête policière aux allures classiques peut choquer par sa présentation crue de toute la violence et la perversité humaine (via le monde de la boxe entre autre) dont certaines personnes peuvent faire preuve : n'oublions pas que le corps du « Dahlia noir » est retrouvé nu, mutilé et sectionné en deux au niveau de la taille. Pour reprendre les mots de Tanis Kmetyk, ce livre est une « lecture qui vous ravage » et vous prend aux tripes jusqu'à la dernière ligne. Un chef-d’œuvre du roman noir, à lire absolument !