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Si Giuseppe Salvatore Zantano était resté en Sicile, il y serait mort, comme son père et tous les hommes de Vercata, les poumons rongés par la soufrière, quelque part entre Palerme et Montelepre, terre où ne sévit qu'une loi : celle de l'omerta.
S'il n'avait pas volé une orange à Naples, il n'aurait jamais rencontré son « pygmalion », Gino Pilardino, prince marseillais des cambrioleurs, futur tortionnaire de la Gestapo.
S'il n'avait pas débarqué à Marseille dans les années trente, il n'aurait pas retrouvé Biscia, l'ami d'enfance, dans le quartier chaud du « Panier », ni connu King-Kong, Belle-Voix, Beaux-Yeux, le Niakoué, l'Intellectuel : des gouapes, qui deviendront des truands sans pitié, et dont il sera le "Don", à l'exception du Niakoué qui « tournera mal », dans sa tenue de super-flic.
S'il n'y avait pas eu la guerre, Giuseppe Salvatore Zantano n'aurait sans doute pas connu la torture, la lâcheté, la trahison, l'horreur.
S'il n'y avait pas eu la belle Maria, dans le même immeuble insalubre que lui, il n'aurait jamais aimé d'amour, et aurait partagé sa virilité entre différentes prostituées.
S'il n'avait pas tué, au couteau, un grand Noir en plein jour, Ours-le-Prudent ne l'aurait jamais remarqué, et il ne serait pas « monté » à Paris pour y faire un temps carrière.
Vols, basses magouilles, hautes combines, cambriolages, braquages, assassinats, jeux truqués, drogue, sexe : tel est l'univers de Giuseppe Salvatore Zantano, dit Zanta.
Il deviendra le Parrain incontesté du bassin méditerranéen.
On le respectera, on le craindra, il décidera, pardonnera ou condamnera. Mais, peu à peu, sa route croisera celle du Corse - Ange Vinciguerra - et alors leur destin les fera se livrer une guerre impitoyable.
Mieux que nul autre document ou film, le roman de Paul-Claude Innocenzi explore, avec une extraordinaire vérité et une écriture haute en couleur, cet empire sanglant du crime qu'est le Milieu.
