La société dans les prisons de Paris pendant la terreur

Par : Victor Du Bled
Offrir maintenant
Ou planifier dans votre panier
Disponible dans votre compte client Decitre ou Furet du Nord dès validation de votre commande. Le format ePub est :
  • Compatible avec une lecture sur My Vivlio (smartphone, tablette, ordinateur)
  • Compatible avec une lecture sur liseuses Vivlio
  • Pour les liseuses autres que Vivlio, vous devez utiliser le logiciel Adobe Digital Edition. Non compatible avec la lecture sur les liseuses Kindle, Remarkable et Sony
Logo Vivlio, qui est-ce ?

Notre partenaire de plateforme de lecture numérique où vous retrouverez l'ensemble de vos ebooks gratuitement

Pour en savoir plus sur nos ebooks, consultez notre aide en ligne ici
C'est si simple ! Lisez votre ebook avec l'app Vivlio sur votre tablette, mobile ou ordinateur :
Google PlayApp Store
  • FormatePub
  • ISBN978-2-38111-381-4
  • EAN9782381113814
  • Date de parution05/05/2022
  • Protection num.pas de protection
  • Infos supplémentairesepub
  • ÉditeurEHS

Résumé

Au temps du mauvais papier et de la grande épouvante , lorsque la Convention mettait les lois hors la loi, se décimait elle-même, créant une partie des obstacles dont elle devait triompher si durement, accomplissant aveuglément son ouvre, lorsque nos armées, gardiennes de la tradition et du véritable héroïsme, héritières du génie libéral de 1789, préservaient dans un élan sublime l'honneur, agrandissaient le patrimoine de la France ; lorsque, chacun se sentant au pied de l'échafaud, la vie était devenue un art et la pitié un crime, un homme d'esprit, interrogé sur ce qu'il pensait, répondit avec une douloureuse ironie : « Ce que je pense ! J'ose à peine me taire ! » Alors, en effet, l'esprit est suspect, le silence lui-même une protestation, la noblesse, les gens riches se cachent, émigrent, se battent en Vendée ou à Lyon ; l'Académie française, le premier salon de France, calomniée par Chamfort, un de ses membres, disparaît ; le salon de Mme Roland, celui de Mme de Sainte-Amaranthe, se ferment pour cause de proscription, de guillotine, et le peuple a son spectacle de prédilection, le travail du fonctionnaire Sanson, le Gratis de la Convention.
On parle à la tribune, on vocifère dans les clubs, on agit dans la rue ; emportés par la haine, par l'enthousiasme et la peur, haletants sous un labeur surhumain, les vainqueurs éphémères n'ont ni le temps ni le goût de la conversation, science délicate qui exige des loisirs, une culture raffinée, des mours élégantes auxquelles, sauf de rares exceptions, les terroristes demeurent étrangers. Ne leur demandez ni la politesse aimable, ni la malice piquante, ni la grâce : pour les trouver encore, il faut les chercher dans les endroits où l'on est le moins accoutumé à les rencontrer, dans les prisons de Paris, les véritables, les seuls salons de cette époque tragique, devenus le dernier rendez-vous de la bonne compagnie.À PROPOS DE L'AUTEUR Victor Du Bled, romancier et historien français, spécialiste des questions politiques et économiques et de la société française, rédacteur à la "Revue des deux mondes" (1848-1927)
Au temps du mauvais papier et de la grande épouvante , lorsque la Convention mettait les lois hors la loi, se décimait elle-même, créant une partie des obstacles dont elle devait triompher si durement, accomplissant aveuglément son ouvre, lorsque nos armées, gardiennes de la tradition et du véritable héroïsme, héritières du génie libéral de 1789, préservaient dans un élan sublime l'honneur, agrandissaient le patrimoine de la France ; lorsque, chacun se sentant au pied de l'échafaud, la vie était devenue un art et la pitié un crime, un homme d'esprit, interrogé sur ce qu'il pensait, répondit avec une douloureuse ironie : « Ce que je pense ! J'ose à peine me taire ! » Alors, en effet, l'esprit est suspect, le silence lui-même une protestation, la noblesse, les gens riches se cachent, émigrent, se battent en Vendée ou à Lyon ; l'Académie française, le premier salon de France, calomniée par Chamfort, un de ses membres, disparaît ; le salon de Mme Roland, celui de Mme de Sainte-Amaranthe, se ferment pour cause de proscription, de guillotine, et le peuple a son spectacle de prédilection, le travail du fonctionnaire Sanson, le Gratis de la Convention.
On parle à la tribune, on vocifère dans les clubs, on agit dans la rue ; emportés par la haine, par l'enthousiasme et la peur, haletants sous un labeur surhumain, les vainqueurs éphémères n'ont ni le temps ni le goût de la conversation, science délicate qui exige des loisirs, une culture raffinée, des mours élégantes auxquelles, sauf de rares exceptions, les terroristes demeurent étrangers. Ne leur demandez ni la politesse aimable, ni la malice piquante, ni la grâce : pour les trouver encore, il faut les chercher dans les endroits où l'on est le moins accoutumé à les rencontrer, dans les prisons de Paris, les véritables, les seuls salons de cette époque tragique, devenus le dernier rendez-vous de la bonne compagnie.À PROPOS DE L'AUTEUR Victor Du Bled, romancier et historien français, spécialiste des questions politiques et économiques et de la société française, rédacteur à la "Revue des deux mondes" (1848-1927)