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À l'historien de la Révolution française, la région lyonnaise, au sens large, offre le plus riche des observatoires. Elle compte une agglomération importante, puissante par son industrie de la soie et par la banque, complexe par sa ferveur religieuse, son mysticisme, ses sectes, par sa sociabilité culturelle et ses créations artistiques. Gravitent - autour de cette métropole - des villes en plein essor, comme Grenoble, Valence, siège d'université, des villes moyennes actives comme Annonay, Saint-Étienne.
Cette région est également diversifiée, avec ses vignerons du Beaujolais, ses laboureurs de la Bresse, ses bateliers du Rhône et de la Saône.
Examinée de 1780 à 1800, dans l'ouvrage le plus fouillé qui lui ait été consacré, la région lyonnaise présente l'éventail de toutes les options : elle a ses Jacobins et ses prêtres abdicataires, ses Républicains et ses Monarchistes ; elle connaît beaucoup de réticents, qui ne supportent pas les changements imposés par les Montagnards de la Convention, résistant à la contagion révolutionnaire.
Parmi eux, émergent les théoriciens de la Contre-Révolution, l'abbé Barruel et le comte d'Antraigues en Vivarais, Joseph de Maistre en Savoie.
Spéculations, engouements, refus, se traduisent par des mouvements significatifs et contrastés : élan pour défendre la patrie, révolte contre la Convention. Le drame culmine en l'an II, quand l'insurrection lyonnaise risque d'anéantir la République.
Si le professeur Trénard scrute les huit départements de la région, l'ouvrage n'est pas conçu comme une suite de monographies départementales ; il retrace les phases successives au niveau de la région, s'efforce de réserver une place à chaque élément de la mosaïque rhodanienne et alpine, de dégager l'équilibre des comportements collectifs, qui constitue l'identité de la région du Rhône aux Alpes.
