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Le Japon n'a pas attendu la défaite de 1945 et l'établissement d'une citoyenneté politique solide pour mettre en place des politiques sanitaires et sociales modernes. Dès le milieu du XIXe siècle et l'ouverture des frontières, le pays s'est intégré aux flux de circulation internationale des savoirs, en plein essor à cette époque.
Après la restauration Meiji, les élites gouvernantes et savantes ont su répondre aux défis de la construction d'un État nation et de l'industrialisation en concevant d'ambitieuses politiques fondées sur une approche globale des populations et touchant à la fois l'assistance aux indigents, l'hygiène, la nutrition, la démographie, les migrations et l'emploi.
Avec la montée en puissance du mouvement social et l'adhésion du Japon à l'Organisation internationale du travail, les lendemains de la première guerre mondiale ont été déterminants pour l'éclosion d'une véritable« citoyenneté sociale ». Ces politiques, qui ont continué à se mettre en place dans les années 1930 malgré le net recul des idées libérales et démocratiques, ont posé les fondations de l'État social japonais et sont à l'origine des relations de travail « à la japonaise », dans lesquelles le rôle social de l'entreprise est central.
Loin du préjugé qui voudrait que toutes les sociétés industrialisées se soient développées conformément aux modèles occidentaux, une lecture passionnante de l'histoire du Japon moderne.