La fille jetée aux loups

Par l'effet, moins du hasard que du machiavélisme d'une femme étrangement « cérébrale », deux êtres se sont croisés et mesurés : une jeune fille pure et généreuse, se croyant sainement protégée par quelques principes élémentaires ; un homme vieillissant, maladif, aspirant à réchauffer sa médiocre existence à un dernier rayon de soleil. Chacun de ces trois personnages se révèle à tour de rôle et se découvre tout entier...
Peu à peu envahie par la présence de plus en plus encombrante de cet homme dont on lui impose la compagnie, la jeune fille s'émeut, s'interroge. Une compassion la saisit par instants, puis la curiosité du Mal. Après s'être à demi livrée, elle opposera, un soir, une ultime défense aux entreprises pitoyables du mal-aimé : celui-ci, au cours de cette entrevue plus pathétique, mourra brusquement. Mort suspecte qui précipitera la jeune fille dans un abîme de tourments et de perplexités.
A quel degré est-elle coupable, elle, l'innocente, la sacrifiée ?... La Cour d'Assises jusqu'où elle sera traînée l'acquittera, mais elle restera confondue, repliée sous le poids des autres, marquée par les poursuites de la meute qui se dispute ce qu'elle pensait être son équilibre naturel. Dans cette meute plus ou moins consciente de sa force : une femme perverse, un homme bouleversé, une compagne inquiétante, une famille enfoncée dans de candides suffisances, quelques délégués officiels de la Société, enfin « l'opinion », qui, comme on sait, se mêle de tout.
Or, cette jeune fille s'appelait Claire....