La divine princesse

Pauline, la petite sour préférée de Napoléon, mais aussi, dit-on, la plus belle femme de son temps, fit tourner la tête à tous les hommes. Cependant, son goût effréné du plaisir ne l'empêcha pas d'être la seule à rester fidèle à l'Empereur jusqu'au bout. Faute de pouvoir aimer, d'amour, ce frère adulé, Pauline se lance, très jeune, jusqu'à l'épuisement, dans la valse folle des amants. Enivrée de sa propre beauté, qu'elle contemple chaque jour dans les innombrables miroirs de ses palais, elle ne trouve la paix avec aucun de ses deux époux successifs, ni le beau général Leclerc, ni le riche prince Borghèse.
Hantée par l'image de ce frère, dont elle suit avec inquiétude la foudroyante ascension, puis la capitulation tragique, Pauline s'étourdit dans les fêtes et le luxe, comme pour oublier son amour interdit. Dans le clan des frères et sours Bonaparte, elle sera la seule à lui dire toujours la vérité, la seule à se rendre, par deux fois, à l'île d'Elbe, la seule à tenter l'impossible pour le rejoindre à Sainte-Hélène.
René Charvin a succombé au charme de cette femme irrésistible. S'il nous livre le secret de sa vie, il nous rappelle aussi, tout au long de son récit, cette grâce ensorcelante, dont tous ses contemporains furent frappés. Aucun des nombreux hommes que Pauline a aimés, même brièvement, n'a jamais pu oublier les heures incandescentes vécues dans son intimité.