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"Règle n°1: Pas d'ingérence. mais me voilà, assis dans un centre commercial à Paramus, New Jersey, et je suis frustré. Agacé. Déçu."
Une comédie noire et irrévérencieuse sur le sort, le destin, et les graves conséquences de l'implication d'un demi-dieu avec une humaine, par l'un des meilleurs satiristes américains.
Au cours des derniers millénaires, Sergio en est venu à détester son travail. incarnant le Sort, il est en charge de l'attribution des heurs et malheurs qui frappent la plupart du genre humain, les 83% qui font toujours tout foirer.
Ecoeuré par l'interminable défilé de toxicomanes et de politiciens carriéristes qui lui incombent, il doit en plus subir l'insupportable bonne humeur de Destinée, responsable des Grands Hommes qu'elle guide avec une satisfaction béate vers la consécration d'un prix Nobel ou d'un titre de Meilleur Joueur du Super-Bowl. pour aggraver les choses, il est brouillé avec la Mort à cause d'une querelle vieille de 500 ans, et ses meilleurs amis sont Paresse et Gourmandise.
Et le pire de tout ? Il vient de tomber amoureux de sa voisine, Sara Griffen, une jeune mortelle dont le sort dépend de Destinée. Entamer une relation avec elle viole la règle n°1 et au moins une dizaine d'autres, déclenchant d'énormes répercussions cosmiques qui pourraient bien le priver de son immortalité... ou le conduire à un destin pire que la mort...
RECOMMANDÉ PAR LE SITE CULTURE-CHRONIQUE
S.G Brown est connu pour ses comédies satiriques aux titres délicieusement évocateurs : “Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l’amour” ou encore “Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël”. On comprend immédiatement que l’on ne va pas s’ennuyer et la publication de “La Destinée, la Mort et moi, comment j’ai conjuré le sort” annonce un programme aussi caustique et roboratif que ses prédécesseurs.
Comme l’explique Sergio, le personnage principal du roman, un quart de million d’individus viennent au monde chaque jour, ce qui fait 8750 nouveaux terriens par heure, soit 146 par minute ou encore 2, 4 par seconde. C’est beaucoup de travail pour celui qui doit attribuer un sort à chaque nouveau venu et c’est justement Sergio qui s’occupe de cette tache épuisante. Mais la division du travail est parfois très injuste car Sergio s’occupe exclusivement de ceux qui auront une vie bien ordinaire, les créatures prévisibles, conditionnées par l’habitude, empêtrées dans des routines, des modes de vie prédéfinis, des accoutumances, quand elles ne passent pas leur temps à troquer une addiction pour une autre. Sa collaboratrice Destinée a des raison de trouver sa mission plus épanouissante. Elle doit, en effet guider les grands hommes vers la consécration, un prix Nobel ou un Oscar. Et pour ne rien arranger Sergio tombe amoureux de sa voisine, une mortelle qui ne relève pas de ses compétences car son destin est éminemment glorieux. S’ajoute à cette première difficulté une seconde, Sergio viole la règle numéro 1 : pas d’ingérence, mais aussi une dizaine d’autres qui constituent le code déontologique de ceux qui s’occupent des destinées humaines. Comme sur l’Olympe il va déclencher les foudres de son supérieur et se voir appliquer une peine sacrément imaginative…
La Destinée, la Mort et moi, comment j’ai conjuré le sort” est un roman jubilatoire, drôle et plein d’esprit. S.G. Browne est au sommet de son art. Il nous entraîne au fond de l’éternité, celle là même où se décide le sort de ceux qui devront affronter les turpitudes de l’existence ou côtoyer les sommets de la gloire. Une oeuvre profondément réjouissante où l’imagination et l’humour se disputent la palme de l’inspiration.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)