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Pour la première fois, et dans un contexte géopolitique particulier, la dernière croisade est racontée et expliquée.
25 août 1270 : Saint Louis s'éteint dans le camp de l'armée croisée, près de l'ancienne Carthage. Partis au début du mois de juillet d'Aigues-Mortes, les barons et les chevaliers qui ont pris la croix à la suite du roi de France débarquent à Tunis quelques jours plus tard. Paralysés par l'attente toujours différée du roi de Sicile, épuisés par les chaleurs de l'été tunisien, les croisés sont rapidement décimés par la maladie qui emporte le roi et plusieurs hauts personnages.
Après quelques combats menés pour sauver les apparences, l'armée rembarque au mois de novembre. La destruction de la flotte dans un port sicilien par une tempête empêche l'expédition de se poursuivre en Terre sainte. Les survivants n'ont plus d'autre choix que de rentrer en France.
Entreprise à grands frais, précédée de nombreux préparatifs de toutes sortes, la huitième et dernière croisade s'avère un échec complet.
C'est le récit d'un désastre qu'entreprend ce livre, depuis la prise de croix de Saint Louis en 1267 jusqu'au retour des croisés au printemps 1271. Un désastre à méditer en ces temps de crispations et de confrontations.
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“La dernière croisade” de Xavier Hélary revient sur la dernière expédition croisée qui s’avéra être un épouvantable fiasco et vit le roi de France y laisser la vie très loin de Jérusalem. Comment cette huitième croisade préparée à grands frais va s’avérer un échec complet au point que les soldats du Christ n’atteindront jamais la Terre Sainte ?
Xavier Hélary est un historien expérimenté et son approche relève de l’enquête policière. Il va reprendre un à un tous les éléments qui vont contribuer à la catastrophe finale : la décision d’entamer une nouvelle croisade, les préparatifs, la nature de l’armée croisée, le choix de la destination de Tunis, le débarquement, les maladies, la destruction de la flotte lors d’une terrible tempête en Méditerranée, l’abandon de la croisade. Chaque fait est repassé au crible de l’analyse historique afin de saisir la vérité du désastre : la mort de Saint Louis et la destruction d’une bonne partie de la flotte croisée vont annihiler la volonté des occidentaux d’aller plus loin. Près de deux siècles de croisades se referment, s’en est fini de l’interventionnisme européen au Moyen-Orient. L’enquête de Xavier d’Hélary est, à ce titre, tout à fait passionnante car elle met en évidence toutes les vicissitudes qui affectent un événement historique et pour le coup il faut bien reconnaître que cette croisade méthodiquement préparée a dû affronter beaucoup d’éléments contraires. Si l’on devait rapprocher l’expédition navale dirigée par Saint Louis au débarquement de Normandie, nul doute que la seconde guerre mondiale aurait pris un autre cours.
L’historien s’interroge sur la destination première de l’expédition : Tunis. Une première erreur, suivie de beaucoup d’autres, l’engrenage de la fatalité va accomplir le reste et mettre rapidement un terme à cette épopée. L’étendue des pertes humaines est considérable et particulièrement à cause des maladies infectieuses, élément clé de l’histoire à l’image de l’épidémie de grippe espagnole de 1918. En suivant les interrogations de l’historien on comprend comment un échec se construit dans la durée et va clore une période historique beaucoup plus longue en mettant le point final aux croisades.
“La dernière croisade” constitue une excellente enquête sur un des plus remarquables désastre que l’histoire a pu produire en 2000 ans.
Hugues de SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)