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Au bout du compte, l'apocalypse zombie aura surtout généré un gigantesque problème de gestion des déchets. Les brûler dans des fours géants ? Ça rappelle trop de mauvais souvenirs. Les enterrer ? On a bien essayé, mais pour se retrouver avec des hectares de boue grouillante. La seule réponse possible était d'envoyer ces millions d'automates immortels en orbite. Mais voilà, l'entrelacs des corps se met à filtrer la lumière du soleil, génère des maladies de peau et des désordres psychiques que personne n'avait vu venir.
De l'hypochondrie agressive, des troubles dépressifs chroniques, des poussées suicidaires irrésistibles, et bientôt des ados se suicident en masse pour rejoindre l'éternité orbitale. Petit à petit, la Terre est devenue invivable. Et la mort n'est plus une issue. Un roman d'une noirceur sidérante à l'imagerie traumatiquement poétique.
Portrait d'une humanité perdue.
Tony Burgess fait partie de ces rares auteurs qui réussissent à évoluer dans un univers à la fois déviant et poétique. Il vous sortira de votre zone de confort tout au long de sa bibliographie, et notre petit esprit complexe d'humain en redemandera (malgré nous) encore et encore.
En ce qui concerne "La contre-nature des choses", il s'agit là de son roman le plus dur, le plus graphique, et le plus déstabilisant. Derrière l'apparente violence de cette humanité condamné par un virus, Tony Burgess nous décrit surtout toutes les dérives des vivants évoluant dans un présent sans lendemain. Les chapitres sont courts, la langue est rapide et percutante, la lecture est addictive. Un bijou pour les lecteurs à la recherche de jamais lu, ayant tout de même l'estomac solide.