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Le fait divers le plus tragique de la Belle Époque Paris, 4 mai 1897 : ce devait être une fête dans la haute société. Mais une allumette craquée trop près d'un bidon d'éther eut des conséquences effroyables. En vingt minutes, la fine fleur de la haute société grillait dans l'embrasement d'un village de toile goudronnée ; quant aux survivants, accusés d'avoir piétiné les corps et de s'être fraye un chemin a coups de canne, leur prestige en sortit durablement entame , faisant écrire à Léon Bloy : "Un grand nombre de belles dames ont été carbonisés hier soir en moins d'une demi-heure.
[...] Voilà un commencement de justice. Ce mot de bazar accolé à celui de charité ! Le nom terrible et brûlant de Dieu réduit à la condition de génitif de cet ignoble vocable !"Fait divers ou châtiment divin, par l'action du feu purificateur, toutes les hypocrisies de la Belle Époque partirent ce jour-là en fumée : la France changeait d'ère, une simple vente de charité ayant tourné en révolution involontaire.
Bruno Fuligni, qui a eu accès aux archives des pompiers de Paris, reconstitue le sinistre et ses multiples prolongements, policiers, politiques et diplomatiques.