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- Papa ?... Tu ne vas pas y croire, papa.
- Je sais, la femme de ménage ma prévenu.
- Je viens dacheter un poisson rouge.
- ...
- En fait, papa, cest moi qui ai le Prix Goncourt cette année.
- Jai du boulot, ptit vieux, raccroche.
- Cest pas vrai pour le poisson.
- ...
- Cest juste vrai pour le Goncourt.
- La femme de ménage ma ...
- ... ta prévenu, ça va!
Et soudain, jen ai marre de cette ombre confinée toute grouillante dacariens à tête de mort, du souffle de papa, du souvenir de maman, je nai pas assez de mots pour mexcuser du temps que je lui fais perdre, à mon père, avec tout ça, avec moi, ma vie, au revoir papa, désolé, pardon, merci.
Et ce fut la première et la dernière fois où, sans même raccrocher, pris dune rage de perdition, je mis en pièces le téléphone encrassé dune cabine publique comme sil y allait de ma vie.
Le Goncourt ! Jétais lauréat du Goncourt ! La honte ! Il ne me le pardonnerait jamais...
Dans ce récit drôle et bouleversant, lauteur des Noces Barbares - Prix Goncourt 1985 - met à nu les secrets et les joies dune enfance tourmentée, brossant le portrait dun père quil aimait, redoutait, défiait - lécrivain Henri Queffélec, lhomme de sa vie.
"Yann je suis ton père"
Pas facile de grandir dans l’ombre d’un parent connu, surtout quand l’on emprunte le même chemin professionnel.
Yann Queffélec, livre un récit autobiographique touchant et élégant, avec parfois un style très, trop travaillé ? L’humour et les tournures de phrases, comme des oripeaux qui cachent la pudeur, d’un artiste généreux.
Un récit qui permet de mieux appréhender l’homme et l’écrivain, le père et le fils.