L'Amour nomade. La mère et l'enfant hors mariage, XVI>-XXB siècle
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- Nombre de pages254
- FormatPDF
- ISBN2-02-125143-8
- EAN9782021251432
- Date de parution01/01/1981
- Protection num.Digital Watermarking
- Taille68 Mo
- ÉditeurSeuil (réédition numérique FeniX...
Résumé
Si l'on veut ne pas trahir l'amour, rester fidèle au meilleur de lui-même, il faut savoir et accepter que la durée d'une relation est à l'inverse de son intensité. Le mariage, lui, prétend à la durée, privilégiant l'alliance plus que le sentiment. Or, l'alliance, c'est l'inscription sociale de l'infériorité des femmes ou plutôt le renoncement à leur intégrité. À cause de la Grande Peur : peut-être parce qu'ils sortent du ventre des femmes et que, de leurs ventres, ne peuvent sortir ni hommes ni femmes, les hommes ont peur que les femmes les dévorent, les mutilent, les mettent à mort.
Ils ont peur de la jouissance de la femme qu'ils considèrent comme mortellement insatiable dès lors qu'elle n'est plus captive, mais libre ou libérée. Pour juguler la Grande Peur, toutes les sociétés ont mis au point des mécanismes qui divisent l'être des femmes en deux, répartissent le danger et permettent de le contrôler : d'un côté les mères et leurs assimilées, de l'autre côté les putains et leurs assimilées ; d'un côté la reproduction, de l'autre la jouissance.
Ce mécanisme de coupure se reporte sur les enfants, la reproduction légale servant à trier les héritiers - ceux que l'on nomme légitimes - et ceux qui n'héritent pas - ceux que l'on nomme illégitimes. On peut alors comprendre le scandale des mères célibataires. Selon les époques, la division des femmes en deux est plus ou moins marquée : moins elle l'est, plus les femmes sont libres et plus les maternités hors mariage sont considérées comme normales et moins il y a de différence entre les héritiers et les bâtards.
Il y a donc là un critère décisif d'évaluation des sociétés, qui explique sans doute que les mythes et la littérature ne cessent de porter une constante rumeur, celle d'une force fondatrice propre aux enfants illégitimes, la force de bâtardise.
Ils ont peur de la jouissance de la femme qu'ils considèrent comme mortellement insatiable dès lors qu'elle n'est plus captive, mais libre ou libérée. Pour juguler la Grande Peur, toutes les sociétés ont mis au point des mécanismes qui divisent l'être des femmes en deux, répartissent le danger et permettent de le contrôler : d'un côté les mères et leurs assimilées, de l'autre côté les putains et leurs assimilées ; d'un côté la reproduction, de l'autre la jouissance.
Ce mécanisme de coupure se reporte sur les enfants, la reproduction légale servant à trier les héritiers - ceux que l'on nomme légitimes - et ceux qui n'héritent pas - ceux que l'on nomme illégitimes. On peut alors comprendre le scandale des mères célibataires. Selon les époques, la division des femmes en deux est plus ou moins marquée : moins elle l'est, plus les femmes sont libres et plus les maternités hors mariage sont considérées comme normales et moins il y a de différence entre les héritiers et les bâtards.
Il y a donc là un critère décisif d'évaluation des sociétés, qui explique sans doute que les mythes et la littérature ne cessent de porter une constante rumeur, celle d'une force fondatrice propre aux enfants illégitimes, la force de bâtardise.
Si l'on veut ne pas trahir l'amour, rester fidèle au meilleur de lui-même, il faut savoir et accepter que la durée d'une relation est à l'inverse de son intensité. Le mariage, lui, prétend à la durée, privilégiant l'alliance plus que le sentiment. Or, l'alliance, c'est l'inscription sociale de l'infériorité des femmes ou plutôt le renoncement à leur intégrité. À cause de la Grande Peur : peut-être parce qu'ils sortent du ventre des femmes et que, de leurs ventres, ne peuvent sortir ni hommes ni femmes, les hommes ont peur que les femmes les dévorent, les mutilent, les mettent à mort.
Ils ont peur de la jouissance de la femme qu'ils considèrent comme mortellement insatiable dès lors qu'elle n'est plus captive, mais libre ou libérée. Pour juguler la Grande Peur, toutes les sociétés ont mis au point des mécanismes qui divisent l'être des femmes en deux, répartissent le danger et permettent de le contrôler : d'un côté les mères et leurs assimilées, de l'autre côté les putains et leurs assimilées ; d'un côté la reproduction, de l'autre la jouissance.
Ce mécanisme de coupure se reporte sur les enfants, la reproduction légale servant à trier les héritiers - ceux que l'on nomme légitimes - et ceux qui n'héritent pas - ceux que l'on nomme illégitimes. On peut alors comprendre le scandale des mères célibataires. Selon les époques, la division des femmes en deux est plus ou moins marquée : moins elle l'est, plus les femmes sont libres et plus les maternités hors mariage sont considérées comme normales et moins il y a de différence entre les héritiers et les bâtards.
Il y a donc là un critère décisif d'évaluation des sociétés, qui explique sans doute que les mythes et la littérature ne cessent de porter une constante rumeur, celle d'une force fondatrice propre aux enfants illégitimes, la force de bâtardise.
Ils ont peur de la jouissance de la femme qu'ils considèrent comme mortellement insatiable dès lors qu'elle n'est plus captive, mais libre ou libérée. Pour juguler la Grande Peur, toutes les sociétés ont mis au point des mécanismes qui divisent l'être des femmes en deux, répartissent le danger et permettent de le contrôler : d'un côté les mères et leurs assimilées, de l'autre côté les putains et leurs assimilées ; d'un côté la reproduction, de l'autre la jouissance.
Ce mécanisme de coupure se reporte sur les enfants, la reproduction légale servant à trier les héritiers - ceux que l'on nomme légitimes - et ceux qui n'héritent pas - ceux que l'on nomme illégitimes. On peut alors comprendre le scandale des mères célibataires. Selon les époques, la division des femmes en deux est plus ou moins marquée : moins elle l'est, plus les femmes sont libres et plus les maternités hors mariage sont considérées comme normales et moins il y a de différence entre les héritiers et les bâtards.
Il y a donc là un critère décisif d'évaluation des sociétés, qui explique sans doute que les mythes et la littérature ne cessent de porter une constante rumeur, celle d'une force fondatrice propre aux enfants illégitimes, la force de bâtardise.