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Une enquête à tiroirs qui débute en 2011 par le meurtre d'une jeune Comorienne. Tout, du petit ami toxicomane au juge d'instruction inquiété par la justice, en passant par les enquêteurs aux pratiques sulfureuses, donne à l'affaire un relief singulier au cour de Mayotte où les croyances populaires défient les institutions.
15 janvier 2011. Le corps en partie dénudé d'une jeune femme est découvert sur une falaise à l'aplomb de la baie de Trévani, à Mayotte.
C'est le début de l'affaire Roukia, cette lycéenne de dix-huit ans qui gagnait de l'argent en faisant la " soussou " - prostituée occasionnelle. Les analyses toxicologiques révèlent que Roukia est morte d'une overdose d'héroïne. D'où provenait la drogue qui l'a empoisonnée ? Son petit ami Mathias, métropolitain, toxicomane, avec qui elle a passé sa dernière soirée, Mansour, avocat et élu local, et Hakim, le juge qui instruit l'affaire - toujours en attente d'être jugée - en sont convaincus : la poudre blanche a été mise en circulation par le Groupe d'intervention régional, afin de rémunérer des indics.
Formée de policiers et de gendarmes, cette unité est censée lutter contre l'économie parallèle.
Entre jalousie, violence et manipulations, cette histoire raconte le destin d'une jeune fille perdue, mais aussi l'envers du décor d'une île de carte postale entrée trop rapidement dans la modernité, rongée par la pauvreté, aux frontières fermées mais poreuses, un territoire oublié de la République.
Très bon livre. Juste, pertinent et fidèles aux faits, rien que les faits
Ne cherchez pas du sang, de haine, des pleurs ou les souffrances des acteurs. Il s'agit d'un récit de faits, de témoignages qui rétablit la vérité cachée et bafouée durant 10 ans. L'auteur livre quelques lignes, très justes, sur les vautours qui s'attaquent à la carcasse des montrés du doigt aux fins de nourrir des intérêts personnels et sans se soucier de la vérité. A l'époque la vérité tout le monde s'en fout, seule compte l'histoire puisque c'est elle qui rapporte. Cette enquête journalistique est celle qui aurait dû nourrir l'ensemble de la presse au moment des faits. Il faut croire qu'il y a peu de journaliste digne de ce nom. Voici un livre qui redonne toutes ses lettres de noblesse au métier de journaliste. Bravo monsieur Goinard.
A quand le tome II pour traiter de la souffrance des humains qui ont été jetés à la vindicte populaire, traités comme des chiens par les éminents enquêteurs du commissariat de Mamoudzou ? Pour le tome III le verdict des assises à venir viendra conclure la trilogie !!!