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Le nouveau Michael Connelly est australien.
Pour n'importe quel passant, les rues, les places, les jardins de Melbourne possèdent un charme certain. Pour Darian Richards, chacun de ces lieux évoque une planque, un trafic de drogue, un drame, un suicide, un meurtre. Lassé de voir son existence ainsi définie par le crime, et uniquement par le crime, il a décidé, après seize ans à la tête de la brigade des homicides, de passer à autre chose.
Une vie solitaire, plus contemplative.
Il accepte néanmoins de sortir de sa retraite par amitié pour le chef de la police qui lui demande de disculper son futur successeur, en proie à des rumeurs relatives à une ancienne affaire : en 1990, après une fête donnée chez elle, on a retrouvé le corps sans vie de la jeune Isobel Vine. Suicide, accident, meurtre ? L'enquête fut d'autant plus délicate que quatre jeunes flics participaient à cette soirée.
Elle fut classée sans suite, mais le doute persiste sur ce qui s'est réellement passé.
Reprendre des investigations vingt-cinq ans après les faits n'est jamais une partie de plaisir, surtout quand l'affaire concerne de près la police. Les obstacles ne manquent pas. C'est sans compter sur le caractère obstiné, rebelle et indiscipliné de Darian Richards et sur sa fâcheuse habitude à porter davantage d'attention et de respect aux morts qu'aux vivants.
L'enquête rythmée de nombreux rebondissements va peu à peu l'amener aux frontières du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, et Richards y perdra peut-être ses dernières illusions.
Une description rarement vue des rouages policiers. Une ville, Melbourne, personnage à part entière du roman. Une intrigue captivante. Et un antihéros plein de blessures intimes, misanthrope et obstiné, que l'on a envie de retrouver à peine la dernière page tournée.
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
Tony Cavanauh ne doit pas être content car cela fait un moment qu’on le présente comme le “Michael Connoly australien” ! C’est agaçant de voir son existence littéraire affublée d’un double prestigieux ! Evidemment la comparaison est flatteuse mais pour tout lecteur de polars anglo-saxons sait que Cavanaugh se suffit à lui même. Il est s’est forgé une solide réputation de spécialiste du thriller dans son pays mais aussi aux Etats Unis grâce à une série de best-sellers aux titres évocateurs : “Promise” , “The Soft Touch”, “Dead Girl Sing” , “The Train Rider”. “L’affaire Isabelle Vine” est le premier roman de Cavanaugh traduit en français - au passage il faut rendre hommage au remarquable travail de traduction de Fabrice Pointeau – qui nous permet de découvrir un auteur injustement méconnu dans notre pays. Publié dans les pays de langues anglaises sous le titre “Kingdom of the Strong” il se présente sous la forme d’un roman profondément melbournien puisque Melbourne – très jolie ville de la côte sud-est de l’Australie - est le coeur même de la narration cavanaughienne.
Tout part d’une petite phrase aux conséquences considérables : “ J’ai fait quelque chose, il y a environ vingt ans, quelque chose qui pourrait être révélé maintenant , qui pourrait anéantir ma réputation.” Celui qui parle est le futur chef de la police et l’affaire concerne de très près les services de police. C’est pourquoi Darian Richards qui s’était retiré de la Brigade des homicides qu’il dirigeait depuis des années pour prendre du recul est rappelé pour faire toute la lumière sur une vieille affaire : en 1990 la jeune Isobel Vine est retrouvée morte à son domicile après une fête qu’elle avait organisé. Quatre jeunes flics avaient participé à cette fête ce qui avait alors rendu l’enquête un peu compliquée. Meurtre ? Suicide ? Accident ? L’affaire avait été classée sans suite mais le doute persistait jusqu’alors. L’obstination de Darian Richards aura-t-elle raison des obstacles qui vont se dresser devant lui ?
Cavaunaugh joue avec beaucoup d’efficacité sur la psychologie de ses personnages et en particulier celui d’un Darian Richards, un dur à cuir qui ne se laisse imposer sa feuille de route ni par les hommes, ni par les circonstances. L’écriture est rapide, vive et souvent brutale emportant le lecteur dans les méandres d’une enquête où les morts croisent souvent les vivants. Une remarquable découverte !
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)