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Le couple de concepts d'espérance et de désespoir est aussi central à l'œuvre kantienne que les concepts de phénomène et d'Idée ou encore de monde sensible et de monde intelligible. La distinction entre désespoir et espérance participe, chez Kant, de la distinction fondamentale entre l'ordre intelligible et l'ordre sensible. Le désespoir afflige l'homme tel qu'il se trouve dans le monde sensible, prisonnier de l'enchaînement des causes et des effets.
L'espérance anime l'homme moral, l'homme libre en quête du Souverain Bien. Mais ces deux hommes sont les mêmes. Le monde sensible ne contredit pas le monde intelligible, le déterminisme n'abolit pas la liberté. L'homme est toujours en même temps affecté par le désespoir et l'espérance. Alors qu'est-ce que cet " entre " du désespoir et de l'espérance. Y a-t-il un passage possible entre ces deux états, ces deux mondes ?