Les éditions Calmann Levy avancent à marche forcée depuis quelques mois proposant coup sur coup les dernières traductions de Michael Connely, l’un des grands maîtres californiens du thriller américain. Il faut dire qu’un Connely est toujours l’assurance d’une enquête où se conjuge montée d’adrénaline, imbroglio psychologique et dilemme moral. Cette fois avec “Jusqu’à l’impensable” Michael Connely nous propose une enquête à la manière du polar à énigme puisque l’écrivain fait reposer sa chape narrative sur un seul et maigre indice, une espèce de pyramide
à l’envers. Les habitués de Connely savent que le californien est un équilibriste qui n’aime rien moins qu’une prise de risque narrative. Mais non content de se rendre la vie difficile Connely ajoute une seconde difficulté : proposer à son lecteur simultanément deux points de vue opposés sur l’enquête d’Harry Bosch, celui de la défense et de l’accusation lors d’un procès.
Mais au fait qui est Harry Bosch ? Là encore on retrouve l’un des points forts de la narration connelienne, cette capacité à nous proposer des personnages cassés par la vie mais toujours debout, des personnages qui tentent de donner un sens à leur existence de faisant quelque chose, flic par exemple. Harry Bosch – personnage récurrent de Connely - est désormais retraité du Los Angeles Police Departement et il tente de conjurer l’ennui de sa nouvelle vie en retapant une vieille Harley. Alors quand Mickey Haller, son demi-frère avocat, lui demande de travailler pour lui comme enquêteur sur l’affaire Quan Foster, il ne se pose pas longtemps la question de reprendre du service ou pas. Bosch se retrouve alors embarqué dans une affaire complexe impliquant un ex-membre de gang, Quan Foster, accusé d’avoir battu à mort la directrice adjointe des services municipaux de West Hollywood. Les preuves l’accusant sont accablantes et pourtant Bosch pour la première fois de sa carrière va travailler pour l’avocat de la défense lui qui avait toujours été du côté de l’accusation.
Michael Connely parvient à entrainer son lecteur sur une ligne de crête narrative entre le versant de la vérité et celui de la morale. Harry Bosch va devoir composer avec lui même pour parvenir à faire innocenter un authentique criminel. Rien de mieux que ce type de contradictions pour faire un grand thriller.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Les éditions Calmann Levy avancent à marche forcée depuis quelques mois proposant coup sur coup les dernières traductions de Michael Connely, l’un des grands maîtres californiens du thriller américain. Il faut dire qu’un Connely est toujours l’assurance d’une enquête où se conjuge montée d’adrénaline, imbroglio psychologique et dilemme moral. Cette fois avec “Jusqu’à l’impensable” Michael Connely nous propose une enquête à la manière du polar à énigme puisque l’écrivain fait reposer sa chape narrative sur un seul et maigre indice, une espèce de pyramide à l’envers. Les habitués de Connely savent que le californien est un équilibriste qui n’aime rien moins qu’une prise de risque narrative. Mais non content de se rendre la vie difficile Connely ajoute une seconde difficulté : proposer à son lecteur simultanément deux points de vue opposés sur l’enquête d’Harry Bosch, celui de la défense et de l’accusation lors d’un procès.
Mais au fait qui est Harry Bosch ? Là encore on retrouve l’un des points forts de la narration connelienne, cette capacité à nous proposer des personnages cassés par la vie mais toujours debout, des personnages qui tentent de donner un sens à leur existence de faisant quelque chose, flic par exemple. Harry Bosch – personnage récurrent de Connely - est désormais retraité du Los Angeles Police Departement et il tente de conjurer l’ennui de sa nouvelle vie en retapant une vieille Harley. Alors quand Mickey Haller, son demi-frère avocat, lui demande de travailler pour lui comme enquêteur sur l’affaire Quan Foster, il ne se pose pas longtemps la question de reprendre du service ou pas. Bosch se retrouve alors embarqué dans une affaire complexe impliquant un ex-membre de gang, Quan Foster, accusé d’avoir battu à mort la directrice adjointe des services municipaux de West Hollywood. Les preuves l’accusant sont accablantes et pourtant Bosch pour la première fois de sa carrière va travailler pour l’avocat de la défense lui qui avait toujours été du côté de l’accusation.
Michael Connely parvient à entrainer son lecteur sur une ligne de crête narrative entre le versant de la vérité et celui de la morale. Harry Bosch va devoir composer avec lui même pour parvenir à faire innocenter un authentique criminel. Rien de mieux que ce type de contradictions pour faire un grand thriller.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)