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Journaliste et romancier, Jules Vallès peint ses contemporains dans une galerie riche de plus d'un millier de croquis, portraits et caricatures. Avec un humour qui décape ou dédramatise, il croque à main levée la calotte de Sainte-Beuve, la moustache de Flaubert, la bouche dédaigneuse de Zola... tout est restitué, immortalisé. Vallès artiste dépasse les crayonnages, "cisèle" Dickens à la "face osseuse, au front de pierre, aux yeux pleins de flamme" ; il saisit au vol Michelet qui "marche en pensant", tandis que la tête de Rochefort est quasiment burinée, avec ses courbes et ses arrêtes.
Emergent alors Courbet, avec son zézaiement, et Baudelaire, en "cabotin de brasserie, faux galeux et faux démoniaque". Peintre d'Histoire, Vallès excelle dans la caricature des responsables politiques qu'il grave à la manière de Daumier : deux Empereurs, trois Présidents de Conseils, plusieurs députés et maires ; les trois Jules (Simon, Favre et Ferry), Gambetta et Thiers sont cloués au pilori. Les révolutionnaires, ses frères d'armes durant la Commune, sont réhabilités : les rêveurs, (Lefrançais, Blanqui...), ou encore les grands crucifiés silencieux (Rouiller, Ranvier), ceux du calvaire communard (Varlin, Briosne), tous sont "médaillisés", sauvés de l'oubli.
Jules Vallès, grand maître en portraits de tous genres, est l'héritier d'une vaste tradition qu'il renouvelle et perfectionne. Il nous offre un tableau impressionnant, une fresque pittoresque, vive, sarcastique et dramatique de la France du Second Empire, de la Commune et de la Troisième République.