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" Je ne crois pas avoir jamais entendu parler de Dieu ou de "religion" à la maison, mes parents étant agnostiques et indifférents. Le cercle élargi de la famille ne pouvait pas davantage m'introduire à la foi. Ma grand-mère maternelle n'était pas baptisée, et ma mère ne le fut que pendant la guerre, pour des raisons d'opportunité (même si elle prit la chose très au sérieux). Quant à mon grand-père paternel, il était anarchiste.
En remontant plus haut, on trouverait, certes, un zouave pontifical et un religieux dominicain, mais aussi un communard et une arrière-grand-mère qui s'adressait au curé en lui disant "Madame" ..." (Extrait de la Préface.) Ce Journal d'un Sinaïte est, au-delà de la chronique pittoresque d'une vie monastique menée d'abord dans le désert du Sinaï, ensuite au " Métochion " (antenne) du Monastère Sainte-Catherine à Athènes, la relation d'une aventure spirituelle : celle d'un jeune intellectuel français qui, après s'être converti à l'Orthodoxie, en a épousé la vocation mystique.
Son Journal témoigne d'une quête de Dieu, mais aussi des doutes et des difficultés, d'ordres divers, qui ont conduit son auteur, d'abord à se rapprocher du Judaïsme, ensuite à quitter le monachisme. A l'intérêt que peut susciter un témoignage aussi singulier, s'ajoute celui de l'analyse, approfondie jour après jour, du monde de la foi - mais aussi de ces dimensions humaines éternelles que sont l'appel de la chair et la recherche de la vérité.
