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Aux yeux de l'Occident, le Japon a toujours été un mystère, nourri de clichés et de fantasmes : Cipango aux murs couverts d'or rêvée par Christophe Colomb, la terre de mission de François Xavier, l'empire soudain clos sur lui-même, l'adversaire acharné de la guerre d'Asie- Pacifique, la victime des premières bombes atomiques, l'inventeur du zen et de l'ikebana, le colossal concurrent technologique et commercial.
L'histoire du Japon est d'abord celle d'un peuple épris de nouveauté, d'origine hétérogène, qui a su évoluer au contact d'autres mondes et se muer en État-nation impérial, puis industriel : la Chine lui apporte code, croyance, écriture, de quoi tisser une culture de son cru ; l'Occident échoue à le convertir au christianisme au XVIe siècle, mais, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l'oblige à suivre son modèle technique sous peine de colonisation brutale.
Le Japon, pourtant la référence économique suprême dans les années 1980, subit une récession sensible depuis le début des années 1990 et se retrouve aujourd'hui pris en tenaille entre la Chine et les États- Unis.
Il n'en reste pas moins encore la troisième puissance économique mondiale, affiche sa présence sur tous les foyers de la mondialisation, diffuse tous azimuts les produits de son soft power et ne cesse d'innover et souvent de surprendre.
À l'aube de l'ère Reiwa, Gérard Siary retrace le mouvement d'ouverture et de fermeture à l'ailleurs et à l'étranger, qui a toujours rythmé l'évolution de l'archipel et modelé son identité culturelle.
Il aborde des thèmes souvent peu évoqués : image du Japon en France et à l'étranger, mythes et mythologie, racisme et minorités, diaspora, etc. C'est cette histoire renouvelée d'un peuple à nul autre pareil, qui a dû et su faire son miel de la prétendue « modernité », sans y perdre son âme ou son identité, qu'il nous raconte avec passion.
Dommage
L'histoire du Japon est passionnante et nous donne des clés essentielles pour mieux comprendre la culture et les traditions japonaises.
Malheureusement, cet ouvrage n'est pas abouti, sa lecture est au mieux pénible, au pire frustrante.
Il manque de relecture et de travail d’édition: mal structuré, peu didactique et fourmillant d'incohérences voire d'absurdités (juste quelques exemples: P118: „ Nihon.shoki ne nomme pas Himiko, mais une autre reine, Jingu, veuve de Chuai.ten.no (343-346), laquelle aurait régné de 201 à 268“ quelle cohérence dans les dates… P150: „durant ses quasi cent cinquante ans de règne, […] Tenmu“ cent cinquante ans, en toutes lettres?!? Ailleurs dans le texte on découvre que Tenmu aurait régné 14 ans?!, P382: „la croissance démographique, de 16 à 56 millions entre 1888 et 1918“, P456: „… car le softpower (cuisine, cinéma, lettres, manga, jeux vidéo, bukkak)“ Bukkak! par pudeur sans doute l’auteur orthographie mal et ne traduit pas bukkake, on a néanmoins du mal à voir ce qu’il y a de soft ici??… Et caetera, et caetera... Et je préfère ignorer le commentaire inconvenant sur l'empereur Hirohito.
On a régulièrement l'impression de lire des notes éparses, mal digérées et non retravaillées. Encore quelques exemples: tous les chapitres sur la religion, qui multiplient références ou dates mais ne proposent aucune synthèse claire. D’autres exemples plus précis: au fil du texte, le royaume de Baekje est parfois orthographié Baekje, parfois Paekche, même à deux phrases de distance (sans que l'auteur semble bien comprendre qu'il s'agit du même royaume), on lit toute l’histoire de la reine Himiko -période Yahoi- dans des paragraphes perdus au milieu du chapitre sur la période Kofun?!, bonjour la cohérence chronologique, ailleurs certains épisodes sont répétés dans des paragraphes distincts, sans que l'auteur ne semble se rendre compte des répétitions. Certaines phrases ou expressions ressemblent à des traductions malhabiles de textes en langue étrangère (exemples: „rôle de proue“, „certains items anodins disent l’évolution des habitudes“, etc.)
Bref, je déconseille ce livre.
Dommage car l'histoire du Japon est vraiment passionnante!